En raison de coupes budgétaires massives, notamment aux États-Unis, l’agence onusienne prévoit la suspension de programmes vitaux pour plus de 11 millions de personnes.
Environ un tiers des personnes aidées par l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pourraient perdre leur accès à l’aide humanitaire en raison d’un grave manque de financements, a alerté l’organisation vendredi.
Comme de nombreuses organisations humanitaires, le HCR fait face à une crise budgétaire sans précédent, liée à d’importantes coupes dans les budgets internationaux de l’aide, y compris de la part de son principal contributeur, les États-Unis.
"Nous craignons que jusqu’à 11,6 millions de réfugiés et de personnes déplacées de force perdent l’accès à l’aide humanitaire fournie par le HCR"
, a déclaré Dominique Hyde, directrice des relations extérieures du HCR, lors d’un point de presse à Genève.
"Cela signifie qu’un tiers des personnes que nous assistons habituellement ne recevront pas les services que nous sommes en mesure de fournir."
Les besoins de financement du HCR pour l’année 2025 s’élèvent à 10,6 milliards de dollars, mais seuls 23 % de cette somme ont été collectés à ce jour. Conséquence directe : 1,4 milliard de dollars de programmes essentiels ont déjà été supprimés ou suspendus.
Dans un communiqué, l’agence rappelle que
"derrière ces chiffres se cachent de vraies vies"
: au Tchad et au Soudan du Sud, le transfert de réfugiés vers des zones sûres a été interrompu, laissant des milliers de personnes isolées. À travers le monde, services de santé et d’éducation sont également réduits : cliniques sous-dotées, écoles fermées, ou personnel licencié.
Au Bangladesh, l’éducation de 230 000 enfants rohingyas est menacée. Au Liban, l’ensemble du programme de santé du HCR pourrait être stoppé d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, 1,9 million d’Afghans, revenus ou renvoyés dans leur pays en 2025, reçoivent un soutien
"à peine suffisant pour se nourrir"
.
Cette dégradation s’est accentuée depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, avec sa décision de geler l’aide humanitaire américaine, ce qui a provoqué des vagues de licenciements dans le secteur. Le 16 juin, le HCR a annoncé une réduction de 30 % de ses effectifs mondiaux, soit environ 3 500 postes supprimés.
Les États-Unis ne sont pas seuls: la France, le Japon et les Émirats arabes unis ont également réduit leur participation financière, a souligné Mme Hyde.
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