
Quatre conseils départementaux du culte musulman (CDCM) ont porté plainte contre X à la suite de la publication du sondage Ifop intitulé "État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France", paru le 18 novembre 2025.
Ils dénoncent une enquête biaisée, dont l’exploitation médiatique nourrirait l’islamophobie. Leur avocat, Romain Ruiz, revient pour Anadolu sur les fondements de cette action judiciaire.
Les CDCM du Loiret, de l’Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne estiment que les règles méthodologiques prévues par ce texte n’ont pas été respectées. Me Ruiz critique en particulier les "focus" rédigés par les auteurs de l’étude.
Ils mettent en avant des données polémiques, parfois ultra-minoritaires, sans cohérence méthodologique. Ce n’est pas un hasard, c’est une stratégie.
"C’est mensonger"
L’avocat insiste sur les conséquences politiques d’une telle présentation :
Ce sondage est du carburant pour les architectes de la haine. Il sera repris, détourné, instrumentalisé par ceux qui font commerce de l’islamophobie.
Parallèlement à la plainte pénale, une saisine de la Commission des sondages a été déposée. Celle-ci a exprimé des doutes sur sa compétence, le sondage n’étant pas électoral. Une position que conteste Me Ruiz :
Nous sommes à quelques mois des municipales. Ce type d’étude influence l’agenda politique.
242 actes antimusulmans ont été recensés en 2024
Au-delà du cas juridique, cette affaire met en lumière un enjeu démocratique plus large : à quel moment une enquête d’opinion cesse-t-elle d’informer pour devenir un outil idéologique, voire un levier de tension politique ?
Cette plainte s’inscrit dans un contexte de hausse continue des actes islamophobes en France.
Selon les données officielles du ministère de l’Intérieur, 242 actes antimusulmans ont été recensés en 2024, contre 187 en 2023, soit une augmentation de près de 30 %.
Le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) confirme également un recul de la tolérance envers les musulmans, avec un indice de 57 sur 100 en 2023, en baisse par rapport à l’année précédente.











