La police israélienne réprime des manifestations à Tel-Aviv qui réclamaient un échange de prisonniers

La rédaction avec
11:3427/06/2025, Friday
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Des manifestants bloquent la circulation lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour assurer la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre 2023 par des militants palestiniens, à Tel Aviv le 26 juin 2025, dans le cadre de la guerre en cours avec le mouvement militant palestinien Hamas.
Crédit Photo : Fadel SENNA / AFP
Des manifestants bloquent la circulation lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour assurer la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre 2023 par des militants palestiniens, à Tel Aviv le 26 juin 2025, dans le cadre de la guerre en cours avec le mouvement militant palestinien Hamas.

La police israélienne a dispersé jeudi une manifestation à Tel-Aviv, procédant à l’arrestation de sept personnes qui réclamaient un accord d’échange de prisonniers avec les factions palestiniennes de Gaza, ont rapporté plusieurs médias israéliens.

Il s’agit de la première intervention sécuritaire contre ce type de rassemblement depuis la fin de l’offensive israélienne contre l’Iran le 24 juin.


Selon le quotidien Yediot Aharonot, les forces de l’ordre sont intervenues place Rabin pour mettre fin à une mobilisation appelant à la libération des otages israéliens détenus à Gaza, certains manifestants appelant même à suspendre la guerre pour parvenir à un accord. La police a justifié les arrestations par des “troubles à l’ordre public”, accusant certains participants d’avoir franchi de force les barrières de sécurité.


Les familles des captifs israéliens ont annoncé la reprise de leurs mobilisations, interrompues durant l’escalade militaire avec l’Iran, et ont prévu de nouvelles manifestations à partir de samedi. Certaines ont toutefois commencé dès jeudi à se mobiliser, soulignant “l’urgence d’un accord global” pour récupérer les quelque 50 otages détenus à Gaza, dont une vingtaine seraient encore en vie, selon les autorités israéliennes.


"L’absence de solution politique pour ramener nos proches et nos soldats met à nu l’échec de cette guerre"
, ont dénoncé les familles, appelant à capitaliser sur les récents développements pour obtenir des résultats concrets.

Ce retour des mobilisations survient alors que la guerre entre Israël et l’Iran a pris fin le 24 juin, après douze jours d’hostilités. Ce conflit avait éclaté à la suite d’une offensive israélienne, soutenue par les États-Unis, contre des sites militaires, nucléaires et civils en Iran. En représailles, Téhéran avait bombardé des installations israéliennes, puis une base américaine au Qatar après une attaque de Washington contre ses infrastructures nucléaires.


Durant ce conflit, Israël avait restreint les rassemblements publics, interrompant les manifestations récurrentes des familles de prisonniers.


Par ailleurs, plus de 10 400 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, dans des conditions dénoncées par les ONG comme relevant de la torture, de la négligence médicale et de privations délibérées. Plusieurs y auraient trouvé la mort.


Le contexte politique interne reste tendu: les ministres d’extrême droite Itamar Ben-Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances) menacent de faire tomber le gouvernement si un accord de cessez-le-feu est signé avec le Hamas. De leur côté, les familles des prisonniers et l’opposition accusent le Premier ministre Benjamin Netanyahu de prolonger la guerre pour ménager sa coalition radicale et préserver son pouvoir.


Cette nouvelle vague de protestation intervient alors que de nombreux acteurs internationaux, y compris les États-Unis, voient dans la fin des hostilités avec l’Iran une opportunité de relancer les efforts en faveur d’un cessez-le-feu durable à Gaza. Le président américain Donald Trump a même déclaré qu’un accord de paix à Gaza était désormais “très proche”.


Depuis le 7 octobre 2023, plus de 188 000 Palestiniens ont été tués ou blessés dans les opérations israéliennes à Gaza, dont une majorité de femmes et d’enfants, selon des sources humanitaires. Plus de 11 000 personnes sont portées disparues, et des centaines de milliers ont été déplacées, dans ce que de nombreuses ONG qualifient de crimes de guerre, voire de génocide.


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