Le Congrès américain a adopté jeudi une mesure très attendue de budget provisoire pour l'État fédéral, repoussant ainsi le spectre tant redouté du "shutdown", une paralysie budgétaire partielle qui aurait touché plusieurs services non essentiels de l'administration.
Après le Sénat plus tôt dans l'après-midi, la Chambre des représentants a adopté le texte pour que le financement de plusieurs administrations fédérales, qui devait arriver à expiration vendredi soir à minuit, soit prolongé pour six semaines, jusqu'au 1er mars.
Le texte doit encore être promulgué par Joe Biden, une formalité.
Les élus américains étaient sous pression pour voter rapidement cette mesure et ainsi éviter ce fameux "shutdown" partiel, alors que Washington s'attend à des chutes de neige vendredi et que la Chambre des représentants a déjà annulé les scrutins prévus ce jour-là.
Le texte adopté par le Congrès permet au gouvernement de continuer à financer les dépenses de l'État jusqu'à début mars, ce qui laisse aux élus le temps de s'accorder sur un budget de long terme et sur le détail des dépenses.
Lors d'un discours prononcé devant ses collègues, le chef de file de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer s'est félicité:
Nous avons une bonne nouvelle pour l'Amérique: il n'y aura pas de shutdown vendredi.
Aide à l'Ukraine
L'incapacité récurrente du Congrès à adopter un budget pour l'année fiscale (qui a débuté il y a quatre mois) illustre les dysfonctionnements au sein de l'appareil institutionnel américain.
Le texte voté jeudi a ainsi été l'objet d'âpres négociations entre républicains, majoritaires à la chambre basse, et démocrates, majoritaires à la chambre haute.
Le désaccord entre les deux partis porte sur les postes de dépense.
Joe Biden a ainsi formulé une demande de 106 milliards de dollars de budget supplémentaires, principalement pour venir en aide à l'Ukraine, et dans une moindre mesure à Israël.
Les chefs des deux partis au Sénat sont des partisans du soutien à Kiev, mais un certain nombre d'élus républicains à la Chambre affirment qu'un tel soutien n'est pas dans l'intérêt des États-Unis.
Autre sujet épineux: l'afflux de migrants à la frontière avec le Mexique. Républicains comme démocrates s'accordent sur l'existence d'une crise mais divergent sur la réponse à apporter. Les premiers souhaitent notamment limiter le droit d'asile et un renforcement des mesures d'expulsion.