Le navire d’aide humanitaire à destination de Gaza attaqué au large de Malte en attente d’autorisation d’accoster

La rédaction avec
12:265/05/2025, lundi
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Le navire a été sécurisé aux premières heures du matin grâce à l’intervention d’un remorqueur voisin qui a participé aux opérations de lutte contre l’incendie.
Crédit Photo : Handout / AFP
Le navire a été sécurisé aux premières heures du matin grâce à l’intervention d’un remorqueur voisin qui a participé aux opérations de lutte contre l’incendie.

Un navire transportant de l’aide humanitaire à destination de Gaza, attaqué par des drones dans les eaux internationales au large de Malte tôt vendredi, reste ancré dans ces mêmes eaux en attendant l’autorisation d’accoster, selon un responsable humanitaire présent à bord.

Le navire a été sécurisé aux premières heures du matin grâce à l’intervention d’un remorqueur voisin qui a participé aux opérations de lutte contre l’incendie. D’après CNN, citant des données de suivi aérien, un avion militaire israélien survolait Malte quelques heures avant l’attaque.


Ismail Songur, président de l’Association Mavi Marmara pour la liberté et la solidarité, et passager du navire, a déclaré à l’agence Anadolu que le navire de la Coalition de la Flottille de la Liberté était parti de Tunisie et devait faire escale à Malte pour embarquer d’autres militants avant de se diriger vers Gaza.


“Notre objectif était de sensibiliser dans les ports européens, de coordonner avec d’autres navires et d’accentuer la pression sur l’Égypte pour permettre l’acheminement de l’aide vers Gaza”
, a expliqué Songur.

Le bateau est actuellement à 12 milles nautiques de Malte, et des volontaires issus de plus de 20 pays attendent d’y embarquer, parmi lesquels des journalistes, médecins et travailleurs humanitaires.


Selon Songur, l’attaque a eu lieu vers 00h15 (heure locale) avec un choc violent semblable à une collision.

“Quand nous sommes montés sur le pont, un grand feu faisait rage. Un drone est alors passé au-dessus de nous, suivi d’une seconde explosion”
, raconte-t-il.
“L’incendie a duré près de quatre heures. Le navire a failli couler.”

Il affirme que les communications ont été coupées peu après. Malgré des systèmes de secours à bord, l’accès à Internet a été bloqué, et les appels de détresse radio auraient été brouillés par un faux signal affirmant qu’aucune aide n’était requise, retardant ainsi l’arrivée des secours, qui n’ont atteint le navire que plusieurs heures plus tard.


L’équipage collecte actuellement des débris suspectés de provenir d’explosifs, dans l’intention de les présenter comme preuves devant des tribunaux internationaux. De graves dommages ont été constatés dans la salle des machines, et de l’eau s’est infiltrée dans les réservoirs de carburant.


Refus d’évacuation


Songur affirme que les pompiers ont d’abord exigé l’évacuation complète du navire avant d’intervenir, ce que les personnes à bord ont refusé:
“Nous leur avons dit que le feu était à l’avant du navire, et que des bateaux de secours étaient disponibles de chaque côté. En vertu des règles internationales, évacuer signifie perdre le contrôle du navire, qui aurait pu être coulé.”

L’intervention aurait été retardée d’une heure. Il existe, selon Songur, des vidéos de l’attaque. Toutefois, les médias israéliens en livrent une version différente, parlant d’une opération préméditée.

“Le but était peut-être de nous forcer à quitter le navire pour le saboter ou le couler”
, estime-t-il.

“Ce n’est pas seulement une attaque contre nous, mais contre l’humanité”
Songur a aussi critiqué le gouvernement maltais pour sa réaction tardive, malgré les multiples signaux de détresse et la certification du navire.
“La garde côtière n’a répondu qu’au bout de dix heures”
, déplore-t-il.

Il cite également des éléments préliminaires indiquant qu’un avion militaire C-130 aurait quitté Tel-Aviv pour Malte six à huit heures avant l’explosion, et que des embarcations rapides pourraient avoir approché le navire durant ce laps de temps.


“Cette attaque ne visait pas que nous, mais toute l’humanité”
, déclare-t-il.
“C’est aussi une attaque contre l’ingénierie turque. Il y a actuellement onze Turcs à bord, cinq membres d’équipage et six civils humanitaires.”

Le navire demeure sous surveillance des garde-côtes dans les eaux internationales proches de Malte, sans autorisation de se déplacer. Songur appelle les autorités maltaises à permettre l’accostage pour effectuer des réparations urgentes.


“Dans son état actuel, ce navire ne peut pas continuer sa mission”
, conclut-il.

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