
Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a mis en garde le Premier ministre Benjamin Netanyahu et plusieurs membres du gouvernement contre les conséquences potentiellement tragiques d’une nouvelle offensive terrestre dans la bande de Gaza, notamment pour les otages israéliens détenus par le Hamas.
Cette alerte souligne les divergences croissantes entre les responsables militaires et les dirigeants politiques israéliens concernant les priorités stratégiques de la guerre.
Ces avertissements interviennent alors que l’armée israélienne commence à mobiliser massivement des réservistes en prévision d’une nouvelle phase de l’offensive terrestre, dont le lancement est imminent. Vendredi, à l’issue de consultations réunissant Zamir, le ministre de la Défense Israël Katz et d’autres hauts responsables, Netanyahu a ordonné l’élargissement de l’opération.
Les autorités israéliennes estiment que 59 de leurs ressortissants sont toujours détenus à Gaza, dont seulement 24 seraient encore en vie. Parallèlement, plus de 9 900 Palestiniens sont incarcérés en Israël, selon les médias et ONG, qui dénoncent des conditions de détention inhumaines, marquées par la torture, la malnutrition et l’absence de soins médicaux, causes de nombreux décès.
Dans ce contexte, des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi à Tel-Aviv contre l’élargissement de la guerre, craignant qu’il ne condamne définitivement les captifs et empêche même le rapatriement de leurs corps.
La première phase d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers, conclu entre Israël et le Hamas grâce à la médiation de l’Égypte, du Qatar et au soutien des États-Unis, a pris fin début mars. Bien que le Hamas ait respecté ses engagements, Netanyahu, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, a refusé de lancer la deuxième phase de l’accord, relançant les frappes le 18 mars. Cette décision, selon les médias israéliens, viserait à satisfaire les exigences de l’aile la plus radicale de sa coalition.
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre menée par Israël à Gaza, avec l’appui des États-Unis, a provoqué plus de 170 000 victimes palestiniennes, morts et blessés, en majorité des femmes et des enfants. Plusieurs organisations internationales qualifient cette campagne de génocide.