Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a promis, mercredi, une "traque sans répit" des passeurs qui acheminent les migrants vers l'Europe, dénonçant une "situation insoutenable" après un nouveau drame lié à la migration clandestine.
M. Faye, élu en mars et confronté à la multiplication de tels drames, a exhorté les jeunes à rester au pays et à ne pas céder à
"l'illusion"
d'un avenir meilleur ailleurs. Il a assuré que le gouvernement s'efforçait
"d'arrache-pied"
de mettre en place des politiques pour lutter contre le chômage des jeunes.
Au moins 35 personnes ont péri, selon la presse sénégalaise, dans le naufrage d'une pirogue surchargée dimanche, peu après son départ du port de pêche de Mbour (ouest). De nombreuses autres personnes sont portées disparues.
Le Sénégal est l'un des principaux points de départ pour des milliers d'Africains empruntant la dangereuse route de l'Atlantique, en tentant de rejoindre l'Europe, principalement via l'archipel espagnol des Canaries, à bord de bateaux souvent surchargés et vétustes.
M. Faye s'est rendu à Mbour alors qu'une partie de la population critiquait l'ancien gouvernement pour son manque de compassion envers les familles endeuillées.
"C'est avec une immense tristesse que je me tiens ici aujourd'hui face à cette tragédie humaine qui nous touche tous profondément",
a-t-il déclaré sur les rives de l'Atlantique.
Et d'ajouter:
La nation est en deuil, et la situation est particulièrement insoutenable.
Il a dénoncé les filières de migration clandestine, accusant celles-ci d'exploiter le désespoir des jeunes en leur vendant
"le rêve d'un avenir meilleur". "La traque sans répit de ces vendeurs d'illusion, ces vendeurs de mort, va s'intensifier dès maintenant"
, a-t-il promis.
Le président a affirmé que le gouvernement travaillait
"d'arrache-pied"
à la mise en œuvre de politiques publiques pour offrir des opportunités d'emploi aux jeunes et les encourager à participer à la reconstruction du pays.
Cependant, il a reconnu que résoudre le problème du chômage ne pouvait se faire
"du jour au lendemain".
Il a également appelé les familles à
"mettre moins de pression"
sur les jeunes, nombreux à partir sous la pression réelle ou perçue de leurs proches qui espèrent bénéficier de leur migration vers l'Europe.
Certains de ces voyages s'organisent sous les yeux des populations locales. Le président Faye a annoncé la mise en place prochaine d'un numéro vert pour signaler les passeurs.
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