Dans une déchetterie géante de l'enclave rebelle du nord-ouest de la Syrie, Mohammad Behlal et ses fils recherchent du plastique à recycler pour en faire des tapis multicolores, un travail pénible mais vital.
Blessé à la jambe alors qu'il combattait dans les rangs des rebelles dans la région d'Alep (nord), reprise depuis par le régime syrien, M. Behlal, père de six enfants, n'a pas de perspectives d'emploi.
Il collecte à mains nues, avec deux de ses enfants, le plastique et les boîtes métalliques, dans les amoncellements d'ordures à Hezreh, près de la frontière turque.
A côté, d'autres ramassent des bouts de métal ou du verre dans cette décharge, certains s'aidant de pelles et de pioches.
Ils les disposent dans des sacs et les revendent en échange d'un revenu hebdomadaire de sept à dix dollars par personne.
Une "alternative"
M. Sleimane travaille dans un centre où le plastique est trié, broyé et désinfecté avant d'être transformé en petites billes.
Motifs en forme de losanges bleus et blancs ou de carreaux beiges et marron: à Maarat Mesrine, Mohammed al-Qassem vend ces tapis en plastique recyclé, en plusieurs tailles et couleurs.
Leur coût varie entre cinq et 15 dollars, contre une centaine de dollars en moyenne pour les tapis de style persan.
La demande en tapis est forte dans les régions rebelles du nord syrien qui comptent quatre millions d'habitants, dont plus de la moitié sont des déplacés ayant dû fuir les zones conquises par le régime.
Ils servent surtout à meubler les habitations de fortune ou les tentes dans lesquelles s'entassent les déplacés.