Le Président de Madagascar, Andry Rajoelina. Crédit Photo: EDUARDO SOTERAS / AFP
La polémique enfle, depuis la semaine dernière à Madagascar, suite aux révélations liées à l'acquisition du président malgache, Andry Rajoelina, de la nationalité française par naturalisation.
Cette naturalisation remonte à 2014, alors que les documents attestant cette naturalisation n'ont été divulguées que récemment sur les réseaux sociaux.
Le journal "Le Monde" rapporte sur son site, le 15 juin courant, que
"le président malgache Andry Rajoelina a acquis la nationalité française par naturalisation en 2014"
. La décision a été publiée au Journal officiel le 21 novembre de la même année suite au décret signé deux jours plus tôt par le premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.
Des membres de sa famille figurent sur la même liste publiée au journal officiel français sus-indiqué et consulté par Anadolu.
Ces révélations ont mis le président en exercice de la Grande-île dans une situation délicate, puisque d’après une ordonnance en date du 22 juillet 1960, portant Code de la nationalité malgache, dans son article 42, il est écrit noir sur blanc:
"Perd la nationalité malgache, le Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère"
.
Du côté de la Présidence et du Président en personne, aucune communication officielle n’a été faite à ce sujet.
Toutefois, dans des déclarations faites, respectivement, dans les médias étrangers et dans les médias publics, la directrice du Cabinet présidentiel, Romy Voos Andrianarisoa tout comme la ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy, il a été admis que le président Andry Rajoelina avait acquis la nationalité française par "filiation" (droit du sang, quand un des parents au moins est français, NDLR).
Au cours d’une rencontre avec les sénateurs mardi à Anosy, Antananarivo, le Premier ministre Christian Ntsay évoquait un
.
De son côté, l’opposition ne cache pas sa consternation.
"S’il s’agissait de simples citoyens, le fait d’avoir une double nationalité est tolérable, mais ici on parle de notre président de la République.(…) Le Chef de l’Etat devrait démissionner de son poste et présenter ses excuses aux Malgaches"
, soutien Hanitra Razafimanantsoa, parlementaire élu sous les couleurs du parti "Tiako i Madagasikara" au cours d’une émission diffusée sur une chaîne privée.
Joint par téléphone, Honoré Rakotomanana, ancien président de la Haute cour constitutionnelle et non moins ex-président du Sénat, évoque l’article 55 comme condition d’application de l’article 42 cité plus haut, de la nationalité malgache, et qui dispose:
"les décrets déclarant qu’un individu a perdu la nationalité malgache,
(…)
sont publiés dans le Journal officiel de la République"
.
Et d’ajouter que,
"puisque lesdits décrets n’ont jamais été publiés, l’article 42 est frappé de désuétude".
Cette polémique autour de la double nationalité du président malgache enflamme les débats politiques à quelques mois du premier tour de l’élection présidentielle prévue en novembre prochain.
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