Les avocats des victimes au procès historique d'un massacre commis en 2009 en Guinée ont demandé lundi que les faits retenus contre les 11 accusés soient requalifiés en crimes contre l'humanité, à l'ouverture des plaidoiries.
La cour a demandé lundi aux avocats de faire en sorte que les accusés soient fixés sur leur sort avant les vacances judiciaires en août. Les avocats des parties civiles devraient à eux seuls s'exprimer pendant plusieurs jours, au nom d'organisations représentant des centaines de victimes.
Au moins 156 personnes ont été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, des centaines blessées et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU.
Les chiffres réels sont probablement plus élevés. La commission avait estimé que ces agissements pouvaient être constitutifs de crimes contre l'humanité.
C'est l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire politique de la Guinée, qui n'en manque pas.
Mais Me Hamidou Barry a rappelé lundi que la demande des victimes de requalification en crimes contre l'humanité avait été rejetée par les juges d'instruction en 2017, par la cour d'appel en 2018 et la cour de cassation en 2019. À ce propos, il affirme :
Ce qui s'est passé le 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi, il n'y a pas d'autres qualifications: ce sont des crimes contre l'humanité.
Le procureur a lui aussi demandé, en mars, la requalification des faits en crimes contre l'humanité. La cour a décidé qu'elle statuerait au moment du jugement.