Crédit Photo : Hardy BOPE / AFP
Des renforts militaires marchent à l'entrée de la prison de Makala à Kinshasa le 3 septembre 2024.
Soixante-trois prisonniers, accusés notamment d'avoir commis des viols sur des détenues lors de la tentative d'évasion qui a fait plus de 130 morts début septembre dans la plus grande prison de République démocratique du Congo (RDC), comparaissent mercredi devant un tribunal militaire.
Les prévenus sont présentés devant un tribunal militaire siégeant au sein de la prison de Makala, située dans la capitale Kinshasa. Ils sont accusés de destruction, incendie volontaire, actes de terrorisme et viol, a déclaré à l'AFP Me Michel Maftaa, un des avocats de la défense commis d'office.
Une première audience a eu lieu la semaine dernière, a précisé Me Maftaa, qui souligne de nombreuses
autour de l'implication présumée des accusés dans le cadre d'une procédure en urgence.
Dans la nuit du 1er au 2 septembre, des prisonniers ont tenté de s'évader dans des circonstances qui n'ont pas encore été éclaircies par les autorités. Des témoins du quartier ont entendu des coups de feu résonner pendant plusieurs heures, jusque dans la matinée.
Un premier bilan du gouvernement faisait état de 129 morts, dont 24 tués par balles. Le ministre de l'Intérieur Jacquemain Shabani avait également évoqué
cas de
certains détenus ayant, dans le chaos régnant, réussi à s'introduire dans le quartier réservé aux femmes.
Cette semaine, le gouvernement a annoncé que deux blessés ont succombé à leurs blessures, portant le bilan à au moins 131 morts.
Selon les organisations de défense des droits humains, qui ont qualifié les événements à la prison de
le nombre de décès serait cependant bien plus élevé.
"Le nombre des décès avancé par le gouvernement congolais est erroné",
a déclaré la semaine dernière dans un communiqué la Fondation Bill-Clinton pour la paix (une ONG locale), dont des membres visitent régulièrement les prisons de ce pays d'Afrique centrale.
Selon l'organisation, sur les quelque 15.000 détenus, seulement près de 13.000 se trouvent actuellement encore dans la prison.
L'Union européenne ainsi que les ambassades de Belgique et de France en RDC ont appelé à l'ouverture d'une enquête pour
sur cette affaire.
Le centre pénitentiaire de Makala, construit sous la colonisation belge pour une capacité de 1.500 prisonniers, mais accueillant aujourd'hui près de dix fois cette capacité, est régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits humains, qui dénoncent des conditions de détention inhumaines.
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