Crédit Photo : JOHN WESSELS / AFP
Des manifestants face à la police qui a tiré des gaz lacrymogènes dans leur direction, devant l'Assemblée générale au Plateau, à Dakar, le 5 février 2024.
L'opposition sénégalaise a appelé mercredi à la constitution d'un large front réunissant les candidats admis à la présidentielle, les syndicats et les chefs religieux pour faire reculer le président Macky Sall après le report de l'élection à décembre.
"Il appartient à ce collectif de procéder (à) une convergence de toutes les forces vives de la nation"
, a dit devant la presse Cheikh Tidiane Youm, représentant d'un des candidats à la présidentielle initialement prévue le 25 février.
Onze candidats ou leurs représentants constitués en collectif, sur les 20 retenus en janvier par le Conseil constitutionnel, ont fait face à la presse mercredi à Dakar.
"Le front des candidats à la présidentielle du 25 février va contacter toutes les forces vives de la Nation pour la création d'une plate-forme beaucoup plus grande pour libérer notre pays des mains du président Macky Sall"
, a dit Déthié Fall, candidat.
Les intervenants ont tour à tour appelé les syndicats, les chefs religieux et coutumiers à s'associer à leurs démarches. Ils ont affirmé maintenir le 25 février comme jour du scrutin et poursuivre leur campagne électorale, dont le démarrage était prévu dimanche pour 21 jours.
Le collectif a aussi demandé aux organisations régionales et internationales de ne plus reconnaître le président Macky Sall comme représentant du Sénégal au-delà du 2 avril, date officielle de la fin de son mandat avant que l'Assemblée nationale ne le prolonge jusqu'à la prise de fonctions de son successeur.
Pour la première fois, les Sénégalais, qui devaient élire leur cinquième président le 25 février, le feront presque dix mois plus tard que prévu, si les choses ne changent pas encore d'ici là, dans ce pays vanté pour sa stabilité et sa pratique démocratique dans une région ouest-africaine troublée.
L'adoption de la proposition de loi reportant la présidentielle par une alliance de députés du camp présidentiel et de partisans du candidat Karim Wade, disqualifié par la Cour constitutionnelle, a plongé le pays dans une grande fébrilité et la crainte de nouveaux troubles, après ceux meurtriers de mars 2021 et juin 2023.
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