
Au moins sept personnes ont été tuées et 71 blessées dans des frappes contre une ville assiégée du Darfour, dans l'ouest du Soudan, a indiqué dimanche une source médicale, imputant l'attaque aux paramilitaires.
Les bombardements ont été menés samedi soir à El-Facher, la capitale de l'Etat du Darfour-Nord, assiégée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l'armée, qui y ont intensifié leurs attaques ces dernières semaines.
La source médicale, qui travaille à l'hôpital d'El-Facher, a fait état d'au moins sept morts et 71 blessés dans l'attaque.
S'exprimant sous couvert d'anonymat, elle a précisé que ce bilan pourrait s'alourdir vu qu'il ne concerne que les victimes ayant été admises dans l’établissement.
Parmi les blessés, principalement touchés par des éclats d’obus, 22 sont dans un état critique, selon cette même source, jointe par l'AFP via l'internet par satellite en raison des coupures de télécommunications.
Selon le comité local de résistance, l'un des nombreux groupes de volontaires qui documentent les atrocités du conflit, les frappes ont touché plusieurs quartiers densément peuplés dans l'ouest de la ville, près de l'aéroport que les paramilitaires tentent de prendre.
Les FSR assiègent depuis mai 2024 El-Facher, dernière grande ville du Darfour encore tenue par l'armée qui compte quelque 300.00 habitants.
Après la perte de la capitale, reprise par l'armée en mars, les FSR ont intensifié leurs attaques contre El-Facher et les camp de déplacés proches, notamment Abou Chouk, où la famine a été déclarée.
El-Facher, menacée de famine, est aujourd'hui quasiment coupée du monde, sans aide humanitaire.
Ces dernières semaines, des témoins, des bénévoles et des travailleurs humanitaires ont décrit une intensification des attaques sur El-Facher, avec des bombardements incessants, des pillages ainsi qu'une insécurité grandissante. Des hôpitaux et des mosquées ont également été bombardés.
Des habitants creusent des tranchées pour se protéger des obus et des balles perdues. D'autres tentent de fuir la ville.
Dans un communiqué dimanche, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué que plus de 1.000 familles avaient été déplacées pour la seule journée de vendredi dans la ville "en raison de l'aggravation de l'insécurité".
Des images satellitaires publiées par le HLR révèlent que les FSR ont érigé plus de 31 km de remblais de terre autour de la ville.
Si El-Facher devait tomber aux mains des FSR, les paramilitaires contrôleraient les cinq capitales régionales du Darfour. Outre la quasi-totalité du Darfour, ils contrôlent actuellement avec leurs alliés certaines zones du sud du pays.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre de pouvoir entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, chef des FSR.