Visite prochaine du président sud-coréen au Japon en plein rapprochement diplomatique

14:399/03/2023, jeudi
AFP
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol. Crédit photo: JUNG YEON-JE / PISCINE / AFP
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol. Crédit photo: JUNG YEON-JE / PISCINE / AFP

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol rencontrera la semaine prochaine au Japon le Premier ministre nippon Fumio Kishida, a annoncé son cabinet jeudi, au moment où les deux pays tentent d'apaiser les tensions héritées de la colonisation japonaise.

Cette visite, prévue les 16 et 17 mars, intervient après la présentation par Séoul d'un plan d'indemnisation de Sud-Coréens victimes de travail forcé durant l'occupation japonaise (1910-1945), qui n'implique pas de participation financière directe de Tokyo ou des entreprises nippones concernées. 


La rencontre
"relancera les échanges bilatéraux au sommet entre la Corée du Sud et le Japon, qui ont été suspendus pendant 12 ans, et marquera une étape importante dans l'amélioration et le développement des relations"
entre les deux pays, a expliqué le cabinet de M. Yoon.

Le cabinet du président, qui a précisé que l'invitation provenait de Tokyo, dit espérer que cette rencontre permette de surmonter un passé historique
"malheureux"

Un porte-parole du gouvernement japonais, Hirokazu Matsuno, a affirmé que des échanges étroits avaient eu lieu depuis l'arrivée au pouvoir de M. Yoon en mars 2022, qualifiant la Corée du Sud de
"voisin important"
. Avec cette visite, le Japon souhaite approfondir les relations bilatérales
"basées sur l'amitié et la coopération à l'oeuvre depuis la normalisation des relations"
, a-t-il déclaré aux journalistes. 

Le contentieux hérité de la colonisation japonaise continue cependant de diviser Séoul et Tokyo, deux alliés de Washington qui font face aux menaces de la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire. 


La péninsule de Corée a été sous la loi coloniale nippone pendant 35 ans, au cours desquels environ 780.000 Coréens ont été réduits au travail forcé, selon des données de Séoul. Des dizaines de milliers de femmes ont, elles, été utilisées comme des esclaves sexuelles. 


Durant la colonisation, les Coréens avaient l'interdiction de parler leur langue à l'école et devaient prendre des noms japonais.  

Le Japon estime que ce contentieux a été réglé en 1965, quand les relations bilatérales ont été normalisées, notamment via un paquet de 800 millions de dollars de prêts et d'aide financière accordé par Tokyo à Séoul. 


Le plan de compensation de la Corée du Sud, salué par son voisin et par Washington, a suscité l'indignation de nombreux Sud-Coréens, dont ceux qui ont été forcés de travailler pour des entreprises nippones pendant la Seconde Guerre mondiale.


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