Dans le monde contemporain, les grandes puissances comme les États-Unis, la Chine et l'Union européenne, ainsi que les acteurs aspirant au leadership mondial tels que la Türkiye, rivalisent d'influence à travers des projets d'infrastructure. L'initiative chinoise "Belt and Road" (les Nouvelles Routes de la soie) , lancée en 2013, a marqué le début de cette compétition. Alors que la Chine investit massivement pour relier l'Asie, l'Afrique et l'Europe, d'autres puissances ont développé leurs propres
Dans le monde contemporain, les grandes puissances comme les États-Unis, la Chine et l'Union européenne, ainsi que les acteurs aspirant au leadership mondial tels que la Türkiye, rivalisent d'influence à travers des projets d'infrastructure.
L'initiative chinoise
(les Nouvelles Routes de la soie)
, lancée en 2013, a marqué le début de cette compétition. Alors que la Chine investit massivement pour relier l'Asie, l'Afrique et l'Europe, d'autres puissances ont développé leurs propres stratégies de connectivité.
Une rivalité mondiale autour des infrastructures
La Chine mise sur la rapidité et l'ampleur, finançant ports, chemins de fer et infrastructures énergétiques grâce à des prêts d'État. Les États-Unis et leurs alliés insistent davantage sur la qualité, la transparence et la durabilité. Washington tente de concurrencer Pékin avec des initiatives comme le réseau Blue Dot, impliquant le secteur privé et prônant des standards élevés.
L'Union européenne, à travers sa stratégie
lancée en 2021, cherche à contrer l'influence chinoise dans les pays en développement en soutenant des projets écologiques et numériques. Les investissements dans les infrastructures sont ainsi devenus des instruments de puissance géopolitique autant que de développement.
Trois grandes initiatives illustrent cette compétition mondiale : la
"Belt and Road Initiative"
de la Chine, la stratégie
de l'Union européenne et le
dirigé par les États-Unis.
La
"Belt and Road Initiative"
, annoncée en 2013, regroupe deux volets : la
"Ceinture économique de la Route de la soie"
, reliant la Chine à l'Europe par voie terrestre, et la
"Route maritime de la soie"
, reliant l'Asie, l'Afrique et l'Europe par mer. Plus de 140 pays ont déjà reçu des financements chinois pour des ports, centrales et zones industrielles. Si cette initiative offre des opportunités aux pays partenaires, elle suscite aussi des inquiétudes liées à l'endettement et à la dépendance stratégique envers Pékin.
Avec le programme
, l'Union européenne prévoit d'investir 300 milliards d'euros d'ici 2027 dans les domaines du numérique, du climat, de l'énergie, des transports, de la santé et de l'éducation. L'objectif est de proposer une alternative aux prêts chinois, en assurant des conditions de financement transparentes et des normes sociales et environnementales élevées.
Le
, lancé en 2019 par les États-Unis, le Japon et l'Australie, vise à labelliser les projets d'infrastructure répondant à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ce concept a inspiré le plan
"Build Back Better World"
(B3W) du G7 en 2021, suivi en 2022 du Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements (PGII), qui prévoit 600 milliards de dollars d'investissements d'ici 2027.
Le rôle clé de la Türkiye et le Corridor central
La stratégie du Corridor central portée par la Türkiye cherche à réactiver la route historique de la soie via la mer Caspienne. Cet axe transcaspien relie la Türkiye à la Chine en passant par la Géorgie, l'Azerbaïdjan, la mer Caspienne et l'Asie centrale. Longtemps en développement lent, le projet a pris une importance stratégique accrue ces dernières années.
Le Corridor central permet aux marchandises chinoises d'atteindre l'Europe via le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et la Türkiye, offrant une alternative à la route transsibérienne passant par la Russie.
Ce tracé, plus court de 2 000 kilomètres et quinze jours plus rapide que la voie maritime, s'est imposé comme une alternative fiable depuis la guerre en Ukraine, qui a perturbé les axes Russie-Biélorussie.
Grâce à sa position géostratégique, la Türkiye constitue un pont naturel entre l'Est et l'Ouest. Elle développe une stratégie de connectivité multiforme pour tirer parti de cet avantage et s'intègre progressivement au réseau européen d'infrastructures, notamment par le raccordement de ses lignes ferroviaires aux corridors transeuropéens et par sa contribution à la sécurité énergétique de l'Europe via le projet TANAP.
En combinant ses relations commerciales renforcées avec l'Asie et son ouverture vers les investissements occidentaux, la Türkiye mène une diplomatie équilibrée et pragmatique. Sa position de carrefour continental lui offre des opportunités économiques et diplomatiques considérables, tout en exigeant la continuité d'une politique étrangère stable et cohérente.
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