Oléron : le suspect mis en examen pour tentatives d’assassinats

La rédaction avec
17:597/11/2025, vendredi
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La police scientifique inspecte le lieu où une voiture incendiée a été retrouvée à Saint-Pierre-d'Oléron le 5 novembre 2025, à la suite d'un incident au cours duquel une voiture a percuté des piétons et des cyclistes sur l'île française d'Oléron, dans l'océan Atlantique.
Crédit Photo : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
La police scientifique inspecte le lieu où une voiture incendiée a été retrouvée à Saint-Pierre-d'Oléron le 5 novembre 2025, à la suite d'un incident au cours duquel une voiture a percuté des piétons et des cyclistes sur l'île française d'Oléron, dans l'océan Atlantique.

Le conducteur soupçonné d’avoir volontairement percuté plusieurs piétons et cyclistes sur l’île d’Oléron (Charente-Maritime) a été mis en examen vendredi 7 novembre pour tentatives d’assassinats, a indiqué le parquet de La Rochelle. La préméditation a été retenue, comme requis par le procureur.

Mercredi matin, l’homme, identifié comme Jean G., 35 ans, a blessé cinq personnes, dont deux grièvement, lors d’un périple d’une trentaine de minutes à bord de son véhicule. Il a été interpellé après avoir tenté d’incendier sa voiture. Les gendarmes ont dû utiliser un taser pour le maîtriser.


Selon le procureur Arnaud Laraize, le suspect a déclaré durant sa garde à vue avoir
"suivi les ordres d’Allah"
et voulu
"faire un sacrifice"
. Il aurait également crié "Allahou Akbar" au moment de son arrestation. Les enquêteurs tentent encore d’établir le sens du cri "Allahu Akbar".

Selon les premiers éléments, cette invocation religieuse pourrait s’inscrire dans un délire mystique lié à ses troubles psychiatriques, plutôt que traduire une motivation terroriste structurée.


"Altération" de son discernement


Cependant une expertise psychiatrique a conclu à une
“altération”
de son discernement, qui signifie que la personne, au moment des faits, souffrait de troubles mentaux qui ont diminué sa capacité à comprendre ou à contrôler ses actes sans la supprimer totalement, et non d'une
"abolition".

Dans ce contexte, ses références religieuses et ses déclarations sur “les ordres d’Allah” pourraient relever d’un dérèglement mental plutôt que d’un processus de radicalisation.Ce qui implique que Jean G. restera jugé, même si ses troubles mentaux seront pris en compte comme facteur atténuant.


Le parquet national antiterroriste ne s’est pas saisi du dossier à ce stade, mais reste attentif à l’évolution de l’enquête, confiée à la section de recherche de Poitiers et aux brigades de Rochefort et La Rochelle.

Jean G., né en Dordogne, est un pêcheur français vivant seul dans un mobil-home sur l’île d’Oléron. Ses voisins et des élus locaux le décrivent comme un homme
“marginal”
,
“solitaire”
et
“discret”
, connu pour des problèmes d’alcool et de drogues. Il était
“sous l’emprise du cannabis”
au moment des faits, a précisé le parquet.

Radicalisation?


L’homme n’était pas connu des services de renseignement et ne faisait l’objet d’aucune fiche S. Selon ses premières déclarations, il se serait récemment tourné vers l’islam
“seul, sur internet”
. Les enquêteurs examinent toujours ses consultations en ligne et son environnement afin de déterminer si son geste relève d’une radicalisation ou d’un déséquilibre mental.

Deux des victimes, un homme de 69 ans et une jeune femme de 22 ans, restaient hospitalisées jeudi, leurs jours n’étant plus en danger.


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