Alors que l’organisation terroriste perd son dernier atout…

12:297/11/2025, Cuma
MAJ: 7/11/2025, Cuma
Yahya Bostan

Le président Erdoğan a déclaré : "Il semble que nous soyons arrivés à un nouveau carrefour sur la route vers une Türkiye et une région débarrassées du terrorisme." Cette déclaration est intervenue après que l’organisation terroriste PKK a annoncé son retrait du territoire turc et que le président Erdoğan a rencontré la délégation d’Imralı. L’agitation est palpable, aussi bien sur le terrain qu’à la table des négociations. Le Parlement (TBMM) enverra-t-il une commission à Imralı ? Selahattin Demirtaş,

Le président Erdoğan a déclaré :
"Il semble que nous soyons arrivés à un nouveau carrefour sur la route vers une Türkiye et une région débarrassées du terrorisme."
Cette déclaration est intervenue après que l’organisation terroriste PKK a annoncé son retrait du territoire turc et que le président Erdoğan a rencontré la délégation d’Imralı. L’agitation est palpable, aussi bien sur le terrain qu’à la table des négociations.

Le Parlement (TBMM) enverra-t-il une commission à Imralı ? Selahattin Demirtaş, dont la Cour européenne des droits de l’homme a jugé la détention illégale, sera-t-il libéré ? Tandis que ces questions alimentent le débat en Türkiye, une évolution majeure s’est produite du côté syrien du réseau terroriste.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS/YPG) perdent leur dernier atout : on pourrait dire que le tapis leur est retiré de sous les pieds.
Nous vivons des temps rapides et complexes. Voyons d’abord l’intérieur… puis l’extérieur.

Les lignes rouges rappelées par Bahçeli


Ces dernières semaines, beaucoup s’interrogeaient :
"Le processus a-t-il ralenti ?"
La déclaration du leader du MHP, Devlet Bahçeli, selon laquelle
"une mécanique de complot est à l’œuvre pour saboter le processus",
a marqué l’actualité. Bahçeli a évoqué certaines exigences maximalistes et, dans le même discours, a réaffirmé plusieurs lignes rouges :
"Notre État est la République de Türkiye", "Chercher un prétexte à l’autonomie est une dérive incontrôlée"
,
"Effacer la notion de turcité de la Constitution reviendrait à dire amen à une prière impossible"
,
"Être une nation ne signifie pas nier les sous-cultures, dialectes ou identités qui la composent."

Au même moment, face à certaines provocations, le président Erdoğan a déclaré :
"Je discuterai de ces questions avec la délégation du DEM."
À la suite de cette annonce, un tournant majeur s’est produit : le 26 octobre, le PKK a déclaré son retrait de Türkiye. Par ce geste, l’organisation a réaffirmé son engagement dans le processus et une nouvelle feuille de route a été dessinée. Erdoğan a reçu la délégation du DEM et a transmis un message positif :
"Nous verrons, inchaAllah, les effets de cette rencontre dans les prochains jours."

La commission se rendra-t-elle à Imralı ?


Aujourd’hui, la situation est la suivante : l’organisation terroriste demande une
"garantie légale"
pour déposer définitivement les armes. Cette question relève du cadre que la commission parlementaire doit soumettre à l’Assemblée. Pour que les travaux avancent, les services de renseignement et de sécurité doivent confirmer que le processus de désarmement a atteint un stade satisfaisant. Le chef du MIT, İbrahim Kalın, devrait à ce titre informer la commission. Entre-temps, l’organisation terroriste souhaite que la commission entende également le détenu d’Imralı.

La commission du Parlement devait se réunir hier pour discuter de ces sujets, mais la séance a finalement été reportée. Pourquoi ? Selon mon analyse, un consensus s’est formé sur la nécessité d’observer encore une semaine l’évolution sur le terrain avant de trancher la question d’une visite à Imralı.


Des propos qui dérangent


Nous sommes à un carrefour critique sur la voie d’une Türkiye sans terrorisme. Dans une phase aussi sensible, il faut prêter une attention particulière aux déclarations publiques. Après sa visite à Imralı, la délégation du DEM a tenu un discours contenant certaines expressions dérangeantes. Leur appel à
"intégrer pleinement la question kurde dans la légalité républicaine"
— formulation visiblement inspirée de l’expérience syrienne sous couvert d’intégration démocratique — risque de susciter la polémique.

Dans le même esprit, les propos de Zübeyir Aydar, membre du Conseil exécutif du KCK, dans son entretien du 4 novembre à Rûdaw, réclamant des modifications constitutionnelles en Türkiye, sont préoccupants. De telles déclarations empoisonnent le processus et nuisent à la perception publique. Or, le succès de ce processus dépend avant tout du maintien du soutien populaire.


Le tapis se dérobe sous les FDS


Nous continuerons à suivre de près la dynamique vers une Türkiye sans terrorisme. Mais sur le plan syrien, des développements importants et positifs se dessinent également. Des discussions se poursuivent sur la manière dont les FDS seront intégrées à Damas. Une avancée majeure est attendue dans les prochains jours. Le président syrien, Bachar al-Charaa, se rendra lundi à Washington pour une rencontre à la Maison-Blanche avec le président américain Trump.


Quel que soit l’angle d’analyse, cette rencontre est déterminante : levée des sanctions, investissements, question des FDS, négociations Israël-Syrie… Tous les dossiers devraient être abordés. Mais un point particulier mérite attention : selon les sources américaines, Charaa signera durant cette visite un accord sur l’adhésion de la Syrie à la coalition internationale contre Daech.


Or, la "lutte contre Daech" était le principal levier utilisé par les FDS pour se légitimer sur la scène internationale et obtenir le soutien et les armes de l’Occident. Si cet accord est signé, le dossier Daech passera de leurs mains à celles de Damas. Les FDS perdront ainsi leur atout majeur. Il est donc probable que le camp d’al-Hol, actuellement sous leur contrôle, soit bientôt transféré à l’autorité syrienne. Un tournant décisif : l’intégration réelle des FDS à Damas semble désormais imminente.

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