Avec ses voitures basiques et pas chères, Dacia enregistre des ventes record et compte séduire de nouveaux clients à travers l'Europe, écartés des autres marques par l'inflation du prix des voitures.
Partie de presque zéro après son rachat en 1999 par le groupe Renault, la marque roumaine a atteint près de 9% de parts de marché en France en 2022. Elle a vendu 130.000 véhicules, progressant de 4,5% en un an sur un marché pourtant très ralenti.
Le succès de Dacia s'est étendu à l'Europe: elle a été une des rares marques généralistes à progresser sur le continent en 2022 (+13,8%), s'approchant des niveaux de vente de Toyota et Kia alors que Volkswagen, Peugeot ou sa maison-mère Renault reculaient.
Recette "lean"
Les Dacia sont produites en Roumanie et au Maroc, dans des usines où la main-d'oeuvre est moins chère et tourne aux trois huit. Pour concevoir ses modèles, Dacia utilise les pièces déjà développées par Renault. Le châssis de la dernière Clio va équiper tous ses modèles.
Ceux-ci vont à l'essentiel, avec le minimum d'options, sans sièges électriques ou la plupart des assistances électroniques. En conséquence, la marque est mal notée aux crash-tests mais ces modèles plus simples, plus légers, sont moins chers à produire.
Dernier ingrédient: Dacia vend essentiellement aux particuliers, le canal considéré comme le plus lucratif car offrant le moins de rabais et négociations.
Essence et GPL
La marque veut désormais améliorer son image: c'est la mission confiée en 2020 par Luca de Meo, le patron du groupe Renault, à Denis Le Vot, un ancien du groupe. Mais elle surfe aussi sur l'inflation, qui pousse les tarifs des voitures neuves comme d'occasion à des sommets.
Pour séduire les automobilistes en Allemagne ou au Royaume-Uni, Dacia va renouveler son Duster début 2024, mais aussi proposer un SUV plus gros et plus élégant, le Bigster.
En pure anomalie dans un marché qui s'électrifie, Dacia vend essentiellement des voitures à essence et GPL. Alors que la marque Renault se tourne à fond vers l'électrique et le haut de gamme, bien plus chers à l'achat, Dacia doit rester en contact avec les classes moyennes.
Elle a cependant lancé une petite électrique qui se vend très bien et sa première hybride arrive dans les concessions.
Renault va également tenter d'exporter ce modèle avec son partenaire Nissan sur des marchés automobiles émergents où ils doivent encore progresser, en Inde comme en Amérique latine.