Crédit Photo : THOMAS SAMSON / AFP
Le vote de mardi portait sur l'accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Conclu pour dix ans, il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne.
L'Assemblée nationale française a apporté mardi soir un large soutien à un accord de sécurité récemment conclu entre Paris et Kiev, malgré l'abstention de l'extrême droite et l'opposition de la gauche radicale, le gouvernement mettant en garde contre le "cataclysme" d'une victoire de la Russie.
Après de longs débats, 372 députés ont voté pour et 99 contre, a annoncé la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet à l'issue de ce vote non contraignant mais éminemment symbolique.
Le Premier ministre Gabriel Attal a défendu un peu plus tôt la stratégie française d'aide à l'Ukraine devant les députés, insistant sur les
et
d'une victoire russe sur
des Français, un
"cataclysme pour leur pouvoir d'achat".
Il avait donné le coup d'envoi des débats en rendant
"hommage à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien",
applaudie par les députés, debout, le jour même où les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine, bien loin de la grande enveloppe réclamée par le président Biden, toujours bloquée au Congrès.
Voter contre la stratégie d'aide française, ce serait
"tourner le dos à notre histoire"
, a plaidé le Premier ministre français.
Après les déclarations controversées d'Emmanuel Macron, qui n'a pas exclu l'envoi de troupes occidentales au sol, il a souligné:
Nous ne nous fixons pas de limite face à la Russie qui elle n'en fixe aucune.
Après le vote, les deux principales chaînes françaises ont annoncé qu'Emmanuel Macron s'exprimerait sur l'Ukraine à la télévision jeudi à 20H00 (19H00 GMT).
Le vote de mardi portait sur l'accord de sécurité franco-ukrainien du 16 février. Conclu pour dix ans, il comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne.
Le parti d'extrême droite de Marine Le Pen, Le Rassemblement national (RN), s'est abstenu, évoquant des
parmi lesquelles l'envoi de troupes au sol et l'adhésion possible de l'Ukraine à l'Otan et à l'Union européenne.
"Vous avez (...) détourné, exploité et instrumentalisé une crise internationale majeure pour la mettre au service d'un agenda électoraliste de court terme" avant les élections européennes, a accusé Marine Le Pen avant le vote".
Et de lancer à l'Assemblée:
Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine.
En 2024, Paris promet désormais de fournir
"jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire".
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a expliqué:
Ces trois milliards ne sont pas un chèque à l'Ukraine. Ils correspondent à la valeur maximale de notre aide militaire en 2024, notamment aux commandes passées auprès de nos industries de défense françaises.
À trois mois des élections européennes du 9 juin, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes clés de la campagne, particulièrement depuis les propos fin février d'Emmanuel Macron qui n'a pas écarté l'envoi de troupes au sol et ne veut mettre
dans le soutien à Kiev.
Ces déclarations ont suscité de fortes polémiques en France et en Europe, particulièrement avec l'Allemagne.
Depuis, Sébastien Lecornu a assuré que l'envoi
"de troupes au sol combattantes n'était pas sur la table"
et le président Volodymyr Zelensky s'est voulu rassurant lundi en affirmant à des médias français que
"tant que l'Ukraine tient, l'armée française peut rester sur le territoire français".
En visite mardi à Paris, le président lituanien Gitanas Nauseda a, lui, apporté son soutien à la position de M. Macron.
"Toutes les options concernant notre soutien à l'Ukraine doivent rester sur la table"
, a-t-il déclaré, à son arrivée au palais présidentiel de l'Élysée.
Le président Emmanuel Macron a mis l'aide accrue à l'Ukraine au coeur de ses priorités mais l'adhésion à ce soutien financier et militaire recule dans l'opinion française.
Un sondage Elabe pour une chaîne de télévision française et le journal La Tribune dimanche montre que 39% des Français considèrent que la France doit continuer de soutenir économiquement et financièrement Kiev comme elle le fait actuellement, soit 11 points de moins qu'à la fin juin 2023. Et davantage de Français (26%, +3 points) estiment qu'elle doit réduire son soutien.
#France
#Parlement
#Ukraine
#Russie
#Diplomatie
#Conflit