Algérie: les syndicats rejettent les projets de lois sur l’exercice syndical et les conflits au travail

10:3030/01/2023, lundi
MAJ: 30/01/2023, lundi
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L’UGTA et des syndicats autonomes exigent le retrait des deux textes et le respect des acquis du monde du travail.

Les syndicats algériens sont montés au créneau, dimanche, pour contester le contenu de deux projets de loi sur l’exercice syndical et sur la prévention et le règlement des conflits au travail.


Elaborés par le gouvernement et adoptés par le conseil des ministres avant d’être envoyés à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour examen et vote, les deux textes sont qualifiés par les différentes organisations syndicales du pays
"d’anticonstitutionnels"
et
"d’attentatoires aux libertés".

Dimanche, 31 syndicats autonomes de la fonction publique, tous secteurs confondus, ont réclamé, dans une déclaration commune, le retrait des deux textes.


"Au moment où les syndicats s’attendaient à une avancée dans la promotion des droits et des libertés ainsi le renforcement du dialogue social, ils ont été surpris par le contenu de ces deux projets qui consacrent un recul sur les acquis du monde du travail"
, lit-on dans cette déclaration.

Les signataires ont exprimé, ainsi leur rejet des deux textes
"anticonstitutionnels et non-conformes aux conventions internationales, ratifiées par l’Algérie".

Ils ont appelé également le
"président Abdelmadjid Tebboune à intervenir pour retirer les deux projets qui ne cadrent pas avec son engagement à respecter les libertés et à promouvoir l’exercice syndical".

La déclaration s’est adressée également aux députés à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour leur demander de
"prendre leur responsabilité dans le cas où ils laisseront passer ces deux projets avec le même contenu".

Les syndicats signataires ont annoncé, également, la préparation de
"leurs Assemblées générales en prévision de toutes éventualités et exigences de l’action syndicale".

La contestation des deux textes ne s’est pas limitée aux syndicats autonomes. L’Union générale des travailleurs Algériens (UGTA), connue comme étant la centrale syndicale du pays, a exprimé aussi son mécontentement et a demandé le retrait des deux textes.


Ayant commémoré, samedi, l’anniversaire de l’assassinat, dans les années 1990, de son ancien secrétaire général, Abdelhak Benhamouda, elle a affiché ouvertement son désaccord avec les deux textes,
"remettant en cause le droit de grève et les acquis du monde du travail".

Dans un rassemblement tenu dans l’esplanade de la maison du peuple, siège national de l’UGTA à Alger, les participants, dont des secrétaires généraux des fédérations et des bureaux de wilayas (départements), étaient intransigeants sur le respect des droits et des libertés des travailleurs.


Depuis quelques jours, des syndicats UGTA au sein de grandes entreprises publiques ont diffusé des communiqués dénonçant pas moins de 11 articles des deux textes, jugés en
"contradiction directe avec les aspirations des travailleurs, de leurs représentants et remettent en cause les acquis fondamentaux des travailleurs algériens garantis jusque-là par les lois en vigueur".

Malgré cette contestation qui prend de l’ampleur, les autorités n’ont toujours pas réagi.

A l’APN, la commission des affaires sociales et du travail poursuit l’examen des deux textes, tout en écoutant les doléances des différentes organisations syndicales.


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