Environ 1.000 Sud-Coréens travaillent dans des centres d'arnaques en ligne au Cambodge

12:3615/10/2025, mercredi
AFP
Après la mort d’un étudiant sud-coréen, vraisemblablement torturé par un réseau criminel au Cambodge, Séoul annonce une opération de rapatriement d’urgence et renforce la présence policière dans le pays d’Asie du Sud-Est.
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Après la mort d’un étudiant sud-coréen, vraisemblablement torturé par un réseau criminel au Cambodge, Séoul annonce une opération de rapatriement d’urgence et renforce la présence policière dans le pays d’Asie du Sud-Est.

Environ 1.000 Sud-Coréens travailleraient dans des centres d’arnaques en ligne au Cambodge, a estimé mercredi le gouvernement sud-coréen, alors que le pays est encore sous le choc de la mort d’un étudiant victime présumée de torture par un réseau criminel local.

"On pense qu’un nombre considérable de Sud-Coréens travaillent dans ces centres. Bien qu’il soit difficile d’en vérifier le chiffre exact, les autorités locales estiment généralement le nombre à un peu plus de 1.000"
, a déclaré Wi Sung-lac, conseiller pour la sécurité nationale, précisant que près de 200.000 personnes de diverses nationalités seraient concernées par ce type d’exploitation.

Une équipe spéciale sud-coréenne envoyée au Cambodge


Ces déclarations interviennent alors qu’une équipe spéciale sud-coréenne doit s’envoler mercredi soir vers Phnom Penh. La mission fait suite à l’annonce du gouvernement sud-coréen de rapatrier 63 ressortissants détenus par la police cambodgienne, parmi 80 Sud-Coréens portés disparus.

"Le gouvernement fera des efforts diplomatiques pour assurer la coopération du Cambodge"
, a précisé le bureau présidentiel, ajoutant qu’il
"coordonne avec les ministères concernés pour renforcer la capacité de réponse de l’ambassade, notamment en augmentant le nombre de responsables de police sur place"
.

Le palais présidentiel sud-coréen a réaffirmé mardi sa détermination à ramener
"tous les ressortissants sud-coréens chez eux"
.
"Nous organisons des vols pour les rapatrier... Nous visons à ce que cela se finisse d’ici la fin de la semaine"
, a ajouté Wi Sung-lac devant la presse.

Un meurtre qui bouleverse la Corée du Sud


L’affaire trouve son origine dans la mort tragique d’un étudiant sud-coréen au Cambodge, retrouvé sans vie dans un pick-up le 8 août. Selon les premières conclusions de l’enquête et de l’autopsie, il serait décédé des suites de sévices graves, son corps présentant
"de multiples ecchymoses et blessures"
, selon un communiqué du tribunal cambodgien.

Les autorités locales ont confirmé que l’étudiant était arrivé au Cambodge à la mi-juillet, probablement recruté à son insu dans l’un de ces centres frauduleux opérant dans la région.


Le ministère cambodgien de l’Intérieur a promis une coopération totale avec Séoul dans le cadre de l’enquête, tandis que la Corée du Sud entend désormais lutter activement contre le trafic d’êtres humains et les réseaux d’arnaques en ligne transnationaux qui prospèrent en Asie du Sud-Est.

Contexte: les arnaques en ligne, un fléau régional


Ces centres frauduleux, souvent installés au Cambodge, au Laos et en Birmanie, recrutent de force des ressortissants étrangers, principalement d’Asie, pour exploiter des victimes à travers des escroqueries numériques. Les conditions de détention y sont décrites comme inhumaines, avec des cas de torture, séquestration et travail forcé documentés par des ONG.

La mort de l’étudiant sud-coréen a mis en lumière l’ampleur du phénomène et poussé Séoul à agir fermement pour démanteler ces réseaux et protéger ses ressortissants à l’étranger.


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