
Anicet Georges Dologuele (R), chef du parti URCA et ancien premier ministre de la Centrafrique.
Le principal opposant centrafricain Anicet-Georges Dologuélé a annoncé lundi à l'AFP avoir renoncé à sa nationalité française pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle du 28 décembre.
Cette décision, prise
"avec beaucoup de peine"
selon ses mots, marque un tournant dans la vie politique de cet économiste de formation, qui se dit
"fier"
d'avoir porté la nationalité française.
"Il ne fait l'ombre d'aucun doute que mon ambition est de diriger mon pays"
, a déclaré à l'AFP celui qui se présente comme
"chef de file de l'opposition"
mais n'a pas officiellement annoncé sa candidature. Il devra affronter dans les urnes le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, qu'une révision constitutionnelle de 2023 autorise à briguer un troisième mandat.
Cette constitution exclut des élections présidentielles les candidats bi- ou multinationaux, écartant ainsi plusieurs opposants de premier plan.
Arrivé deuxième lors de la présidentielle de décembre 2020, Anicet-Georges Dologuélé appelle la classe politique à se concentrer sur
"les vrais problèmes, c'est-à-dire l'impossibilité d'organiser ces élections à bonne date, l'incompétence de l'Autorité nationale des élections (ANE) et sa partialité revendiquée".
Quelque 2,3 millions d'électeurs, dont 749.000 nouveaux enrôlés, sont attendus aux urnes pour un quadruple scrutin (présidentiel, législatif, régional et municipal), selon les chiffres de l'ANE. Les élections locales ont été plusieurs fois reportées depuis un an, faute de financement et d'une liste électorale en bonne et due forme.
M. Dologuélé a précisé que sa volonté de renoncer à sa double nationalité était
"personnelle"
et non concertée avec les autres leaders de la plateforme de l'opposition, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), tout en affirmant rester "
sur la même ligne"
qu'eux.
"Si les conditions de l'élection ne sont pas réunies, je n'irai pas aux élections"
, a-t-il assuré, n'excluant pas de rejoindre les appels au boycott exprimés au sein de la plateforme :
C'est comme un match de football. Une équipe qui sait que les arbitres sont partisans ne rentre pas sur le terrain.
La Centrafrique a connu de nombreux conflits depuis son indépendance de la France en 1960. Les violences ont progressivement diminué en intensité, mais la situation sécuritaire demeure volatile, notamment sur les axes routiers et dans l'est du pays, à la frontière des deux Soudans.
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