Drones russes : Paris dénonce des "provocations inacceptables" et défend l’arraisonnement du pétrolier au large de la Bretagne

10:434/10/2025, samedi
MAJ: 3/10/2025, vendredi
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Crédit Photo: Pascal GUYOT / AFP
Crédit Photo: Pascal GUYOT / AFP

Le porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, Pascal Confavreux, a dénoncé vendredi "des provocations qui sont inacceptables" de la part de la Russie, évoquant les incursions répétées de drones aux frontières de l’Union européenne. "La Russie choisit d’agir de la sorte par des provocations qui sont inacceptables, car elle est en échec militairement, politiquement et économiquement", a-t-il déclaré lors du point presse du Quai d’Orsay.

Une "réaction implacable" aux provocations russes


Confavreux a souligné que
"face à ces provocations, notre réaction a été implacable",
citant des interventions en
"Estonie, en Pologne, en Roumanie"
et en soutien au Danemark.

Il a rappelé que la France avait déployé des moyens anti-drones à l’occasion du sommet européen informel de Copenhague :
"La France a fait le choix de déployer des moyens de lutte anti-drone avec 5 équipes légères et un hélicoptère pour assurer la sécurité ce mercredi."

Sanctions renforcées contre Moscou


Le porte-parole a confirmé que les Européens travaillaient à un
"19ᵉ paquet de sanctions"
en coordination avec l’administration américaine.
"Il ne s’agit pas d’un 19ᵉ paquet qui viendrait s’additionner aux 18 précédents. Il s’agit d’ajuster davantage encore des sanctions qui sont déjà très efficaces",
a-t-il expliqué.

Ces mesures incluent, a-t-il détaillé,
"en sortant l’Europe du GNL, du gaz naturel liquéfié russe, d’ici à janvier 2027, en ajoutant plus d’une centaine de navires à la liste de la flotte fantôme et russe, et en renforçant les sanctions nominatives contre des entreprises russes ou des schémas de contournement de sanctions".

Selon lui, l’arraisonnement d'un navire, en début de semaine au large de la Bretagne, en est un exemple.


Réponse aux accusations de Vladimir Poutine


Interrogé par un journaliste sur les propos du président russe, qui avait qualifié de « piraterie » l’interception du pétrolier, Confavreux a rejeté l’accusation :
"De quoi parle-t-on ? On parle d’un arraisonnement d’un navire au large de la Bretagne."

Il a rappelé que cette opération reposait sur le droit international :
"Le fondement du droit international, c’est l’article 110 de la convention de Montego Bay de 1982, et qui en fait permettait notamment une enquête de pavillon, qui est une procédure qui est prévue et encadrée par le droit international, y compris au-delà des eaux territoriales."

"Il existait de sérieux doutes quant à la nationalité du navire, justifiant cet arraisonnement et pour procéder aux vérifications nécessaires",
a-t-il poursuivi.

Le porte-parole a précisé que
"le parquet de Brest s’en est du reste saisi, au titre de deux choses, à la fois défaut de pavillon et refus d’obtempérer."
Deux membres d’équipage ont été placés en garde à vue, et
"l’un des individus sera convoqué prochainement pour son procès à cet égard".

Pression sur la "flotte fantôme" russe


Au-delà du cas précis du navire, Confavreux a replacé l’affaire dans un contexte plus large :
"On estime que c’est entre 800 et 1 000 navires qui correspondent à peu près à 40 % de l’effort de guerre russe en Ukraine, dans cette guerre d’agression."

"La volonté du Président de la République, du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, c’est de mettre la pression sur cette flotte fantôme, puisqu’elle est un poumon important de cet effort de guerre",
a-t-il conclu.

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