Des milliers de manifestants ont protesté, dimanche, dans la région éthiopienne d'Amhara, contre la décision du gouvernement fédéral d'intégrer les forces spéciales régionales dans les rangs de la police ou de l'armée nationale.
Un média relevant du gouvernement régional a cité le président de la région Amhara, Yilkal Kefale, qui a déclaré que la décision du gouvernement fédéral avait été mal interprétée car elle était perçue comme exigeant le désarmement des forces spéciales.
La décision de jeudi s'applique à l'ensemble des 11 régions d'Éthiopie et vise simplement à organiser les forces régionales dans le cadre des institutions fédérales de sécurité, a déclaré Yilkal Kefale, cité par le média.
Des témoins oculaires dans la ville de Gondar, théâtre d’une importante manifestation, ont déclaré que des membres des forces spéciales d'Amhara avaient tiré des coups de feu en l'air toute la nuit pour défier la décision du gouvernement, a rapporté l'agence Reuters.
Les forces spéciales et les milices d'Amhara ont soutenu l'armée fédérale pendant les deux années de guerre dans la région voisine du Tigré. La trêve conclue en novembre dernier a mis fin à ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts.
Certains dirigeants et militants de la région d'Amhara, dont les relations avec le gouvernement fédéral se sont récemment détériorées, ont accusé le gouvernement d'Abiy, au cours des derniers mois, d'avoir fermé les yeux sur les atrocités commises à l'encontre des Amharas vivant dans la région voisine d'Oromiya et d'avoir prévu de restituer les territoires pris aux forces du Tigré au cours de la guerre.
Ils affirment que la dissolution des forces spéciales de leur région les rendrait vulnérables aux attaques provenant des régions du Tigré et d’Oromiya.