Flotille Sumud: L’Espagne envisage de saisir la CPI contre Israël après les mauvais traitements signalés par ses ressortissants

La rédaction avec
10:107/10/2025, الثلاثاء
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L'ancienne maire de Barcelone, Ada Colau, qui naviguait à bord d'un navire de la flottille Global Sumud, est embrassée à son arrivée à l'aéroport de Barcelone le 5 octobre 2025, après qu'Israël ait intercepté la flottille d'aide humanitaire à destination de Gaza et arrêté des centaines de personnes.
Crédit Photo : Lluis GENE / AFP
L'ancienne maire de Barcelone, Ada Colau, qui naviguait à bord d'un navire de la flottille Global Sumud, est embrassée à son arrivée à l'aéroport de Barcelone le 5 octobre 2025, après qu'Israël ait intercepté la flottille d'aide humanitaire à destination de Gaza et arrêté des centaines de personnes.

Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a évoqué lundi la possibilité d’engager des poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI), après que des citoyens espagnols ayant participé à la Flottille mondiale Sumud ont dénoncé des mauvais traitements lors de leur détention par les autorités israéliennes.

“Je suis profondément préoccupé, en tant que ministre, citoyen espagnol et être humain, par toute violation des droits fondamentaux. Mais il existe des recours légaux : la Cour pénale internationale et, bien sûr, les tribunaux espagnols lorsque des ressortissants nationaux sont concernés”
, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la chaîne publique TVE.

Marlaska a assuré que les responsabilités pénales liées aux abus présumés seraient examinées par les voies judiciaires appropriées, tant au niveau national qu’international. Il a également rappelé que l’arraisonnement de navires en eaux internationales constitue une infraction définie par le droit pénal international et le droit espagnol, soulignant qu’il s’agit
“d’une privation de liberté totalement illégale pour les personnes concernées”.

Le ministre a insisté sur la priorité donnée au rapatriement des 28 derniers membres espagnols de la flottille encore détenus en Israël, affirmant que le gouvernement
“agit de manière pleinement proactive”
, notamment en
“se présentant devant la Cour pénale internationale pour défendre les droits et libertés fondamentaux des citoyens espagnols et d’autres ressortissants”.

“Le moment viendra d’agir sur le plan juridique. Le gouvernement espagnol s’est engagé dès le départ à saisir la Cour pénale internationale”
, a-t-il ajouté, précisant que le parquet espagnol avait déjà ouvert des enquêtes.

“Personne ne peut affirmer que nous n’avons pas défendu les droits humains dès la première minute”
, a-t-il conclu.

De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a annoncé lundi que les 28 Espagnols encore détenus seraient rapatriés dans la journée, après le retour de 21 autres la veille.

Le premier groupe, arrivé dimanche à l’aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas, comptait notamment l’ancienne maire de Barcelone, Ada Colau, et le conseiller de la Gauche républicaine de Catalogne, Jordi Coronas. Plusieurs militants ont rapporté avoir subi des violences et des traitements inhumains en détention.


D’après l’agence de presse espagnole EFE, les détenus n’ont pas eu accès à des avocats ni pu contacter leurs familles. Ils ont affirmé avoir été privés de soins médicaux, d’eau potable et de médicaments essentiels, dont l’insuline pour deux prisonniers diabétiques, fournie seulement trois jours après leur arrestation.


Certains ont décrit la présence d’agents armés accompagnés de chiens dans leurs cellules, les menaçant directement. Ils ont aussi évoqué des privations de sommeil et des transferts répétés entre cellules destinés à les épuiser, affirmant avoir été traités “pire que des animaux”.


Les forces navales israéliennes ont intercepté et saisi les navires de la Flottille mondiale Sumud à partir de mercredi dernier, arrêtant plus de 470 militants issus de plus de 50 pays.


La flottille visait à acheminer une aide humanitaire vers Gaza et à dénoncer le blocus imposé par Israël à l’enclave palestinienne, où vivent près de 2,4 millions de personnes depuis près de 18 ans.


Depuis octobre 2023, les bombardements israéliens ont tué plus de 67 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, transformant Gaza en un territoire presque inhabitable.


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