France: à son procès, Cédric Jubillar admet avoir dit qu'il allait tuer son épouse mais pas "pour de vrai"

15:252/10/2025, Perşembe
AFP
Ce croquis judiciaire réalisé le 23 septembre 2025 montre Cédric Jubillar et ses avocats Alexandre Martin (C) et Emmanuelle Franck dans la salle d'audience de la cour d'assises du Tarn à Albi, lors d'une audience de son procès pour le meurtre de sa femme Delphine Jubillar.
Crédit Photo : Benoit PEYRUCQ / AFP
Ce croquis judiciaire réalisé le 23 septembre 2025 montre Cédric Jubillar et ses avocats Alexandre Martin (C) et Emmanuelle Franck dans la salle d'audience de la cour d'assises du Tarn à Albi, lors d'une audience de son procès pour le meurtre de sa femme Delphine Jubillar.

Cédric Jubillar, jugé dans le sud-ouest de la France pour le meurtre de sa femme Delphine, a admis jeudi avoir dit à un ami qu'il allait "tuer" son épouse sans "pour autant (l'avoir) fait pour de vrai", alors que connaissances et nounou du couple ont donné de lui l'image d'un homme antipathique et socialement isolé.

"Quand je suis énervé contre des gens, oui, je dis souvent que j'ai envie de les tuer"
, a déclaré l'accusé dans son box, interrogé devant la cour d'assises par un avocat des parties civiles qui l'invitait à continuer de s'expliquer sur des propos d'un de ses amis.

Ce dernier, un jeune homme de 16 ans, qui était venu l'aider à rentrer du bois quelques jours avant la disparition de Delphine, en décembre 2020, avait affirmé aux gendarmes avoir entendu l'accusé déclarer à propos de sa relation avec son épouse:


Ça se passe pas bien, j'ai envie de la tuer.

"Oui, je l'ai dit, parce que j'étais énervé"
, a déclaré Cédric Jubillar, réfutant en revanche avoir affirmé qu'il allait l'
"enterrer"
, comme l'avait également laissé entendre l'ami de l'accusé, absent à l'audience jeudi mais dont la présidente de la cour a relu les procès verbaux d'audition.

Après des proches de Delphine entendus ces derniers jours, les jurés ont pu entendre l'assistante maternelle qui s'occupait des enfants du couple, quand l'un ou l'autre partait à son travail.


"Pour moi, c'était un couple normal, jamais je n'ai pensé qu'il se passerait la 'catastrophe'",
a confié cette dame, qui avait appris seulement quelques semaines avant sa disparition que Delphine Jubillar souhaitait quitter son mari.

"Mieux" que Daval


"C'est Monsieur qui me l'a dit"
, a déclaré la témoin, ajoutant qu'il était énervé, tenant des propos comme:
"elle veut divorcer, elle veut jouer à ce jeu-là, on va jouer à ce jeu-là".

Cette femme, qui avait ses habitudes dans la maison du couple, a décrit un homme qui pouvait se montrer désagréable et irascible.

A la barre, elle s'est aussi souvenue d'un épisode particulier, lié à l'affaire Jonathann Daval, un féminicide retentissant en France, où l'accusé avait longtemps joué le mari éploré, au cours des mois précédant le début de l'affaire Jubillar.


Alors qu'un soir, cette affaire était évoquée à la télévision au moment où Cédric Jubillar rentrait de son travail, il aurait dit à propos de M. Daval:


Il est pas malin, j'aurais fait mieux que ça, on l'aurait jamais retrouvée.

Interrogé jeudi matin sur cette déclaration, Cédric Jubillar a contesté avec fermeté l'avoir prononcée, estimant que l'assistante maternelle l'avait inventée.


Pour lui, ce témoignage, comme ceux de proches de Delphine le décrivant depuis plusieurs jours sous un jour peu flatteur, sont surtout destinés à l'
"enfoncer encore plus car ils veulent que ce soit moi le coupable".

Des amis très jeunes


Jeudi matin, la cour a par ailleurs entendu quelques témoins, pour la plupart très jeunes, apparus comme étant plutôt proches de Cédric Jubillar au moment des faits. Mais leurs dépositions ont surtout dessiné le portrait d'un homme socialement isolé, sans véritable relation suivie.


Seul l'un d'entre eux a tenu à dire qu'il considérait l'accusé comme son
"ami"
et que ce n'était pas
"quelqu'un de mauvais"
, tandis que les deux autres jeunes appelés à la barre, mineurs au moment des faits, ont raconté avoir peu fréquenté l'accusé avec qui il leur était arrivé de fumer des joints, de jouer à la pétanque ou à la console.

Interrogé sur ces fréquentations, l'accusé a reconnu ne pas être très sociable.
"Ça ne m'intéresse pas plus que ça"
, a-t-il affirmé, expliquant préférer la compagnie d'adolescents parce qu'il a
"un tempérament de jeune dans (s)a tête."

L'audience doit se poursuivre jeudi après-midi, notamment avec l'audition d'autres connaissances de l'accusé et de la femme qui, au moment de la disparition de l'infirmière en décembre 2020, vivait avec l'amant de Delphine Jubillar.


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