France: Si elle avait été informée, Ségolène Royal assure qu'elle aurait fermé Bétharram

10:2921/05/2025, mercredi
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L'ancienne ministre de l'Education, Ségolène Royal, pose avant son audition devant la commission d'enquête sur le contrôle de l'Etat et la prévention de la violence à l'école à l'Assemblée nationale à Paris le 20 mai 2025.
Crédit Photo : JULIEN DE ROSA / AFP
L'ancienne ministre de l'Education, Ségolène Royal, pose avant son audition devant la commission d'enquête sur le contrôle de l'Etat et la prévention de la violence à l'école à l'Assemblée nationale à Paris le 20 mai 2025.

L'ancienne ministre déléguée à l'enseignement scolaire, Ségolène Royal, assure que si elle avait été informée, elle aurait "fermé Bétharram" le temps de mener une inspection poussée sur les faits allégués au sein de l'établissement privé catholique.

Auditionnée mardi par la commission d'enquête parlementaire dédiée aux violences faites aux enfants en milieu scolaire, elle considère que
"le directeur étant mis en examen pour viols », c'est « forcément qu'il y a un système, qu'il y a une équipe".

"Si j'avais su cela, j'aurais fermé Bétharram, et j'aurais ordonné des auditions de tous les enfants et d'ailleurs c'est ce qu'aurait du faire le conseil général, en charge de la protection de l'enfance"
a-t-elle affirmé devant la commission considérant que
"la moindre des choses aurait été d'auditionner tous les enfants pour savoir s'il y avait d'autres auteurs de crimes".

Et de poursuivre:
"Il aurait du y avoir un appel à témoin, c'est ça qui aurait été une bonne gestion de ce dossier".

Selon Ségolène Royal, le Premier Ministre François Bayrou
"utilise un mécanisme"
pour
"se positionner en victime"
.

"Il dit qu'il ne lisait pas la presse locale. Il faut être sérieux, on parle quand même de viols dans la presse régionale (…) donc forcément il était au courant"
a-t-elle lancé.

Et de poursuivre:
"Si ceux qui exercent des responsabilités ne savent plus distinguer le bien du mal, le vrai du faux, la parole des victimes et la parole des criminels alors quelle confiance les citoyens auront dans leurs représentants?"
.

Auditionné par la commission d'enquête parlementaire pendant plus de 5 heures, le locataire de Matignon s'était pour sa part défendu d'avoir couvert des faits de violences et de violences sexuelles qui sont intervenus à Notre-Dame de Bétharram.

Dénonçant
"l'instrumentalisation"
de cette affaire par le biais
"des réseaux sociaux"
, le Premier Ministre a assuré que les accusations qui sont portées contre lui
"sont infondées"
et qu'il n'a jamais
"protégé des pédocriminels"
.

Pour rappel, pas moins de 200 plaintes ont été déposées à ce jour pour des faits intervenus entre les années 50 et les années 2000.


Un homme 59 ans a été mis en examen et écroué courant février pour des faits de viol aggravé et agression sexuelle aggravée. Les deux autres personnes interpellées au même moment ont quant à elles été relâchées au terme de leur garde à vue, les faits pour lesquels ils sont mis en cause étant prescrits.


Le Premier Ministre François Bayrou, visé par un signalement classé sans suite, reste pointé du doigt pour n'avoir jamais signalé les faits à la justice alors même que ses propres enfants ont été scolarisés au sein de Notre-Dame de Bétharram et que son épouse y a enseigné le catéchisme.


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