Renault détache ses résultats de Nissan et enregistre une perte de 9,5 milliards d'euros

16:381/07/2025, mardi
AFP
Le groupe français modifie son traitement comptable des actions Nissan, sans impact sur ses résultats opérationnels ni sa stratégie industrielle.
Crédit Photo : X /
Le groupe français modifie son traitement comptable des actions Nissan, sans impact sur ses résultats opérationnels ni sa stratégie industrielle.

Le constructeur Renault a annoncé mardi une perte comptable de 9,5 milliards d’euros, conséquence d’un changement de méthode comptable concernant sa participation dans Nissan, son partenaire japonais en difficulté.

Ce réajustement, qui n’affecte pas les flux financiers du groupe, marque un nouveau tournant dans l’évolution de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.


Un changement de traitement comptable


Dans un communiqué publié mardi, Renault a expliqué qu’il ne consolidera plus les résultats de Nissan dans ses comptes. Désormais, la participation du groupe français dans le constructeur japonais sera classée comme un actif financier, évalué selon sa juste valeur boursière.


"Toute variation de la juste valeur de la participation dans Nissan (estimée sur la base du cours bourse de Nissan) sera directement comptabilisée en capitaux propres, sans impact sur le résultat net de Renault Group"
, a précisé Renault.

Ce changement entraîne une perte ponctuelle de 9,5 milliards d’euros, correspondant à la différence entre la valeur comptable actuelle de la participation et sa valeur boursière, basée sur le cours de l'action Nissan à 350 yens (2,07 euros) au 9 juin.

Impact limité sur les résultats 2024


Malgré cette perte comptable, le résultat net 2024 de Renault reste positif, avec 800 millions d’euros de bénéfice. Sans la dépréciation liée à Nissan, le bénéfice aurait atteint 2,8 milliards d’euros, souligne le constructeur.

Renault assure que cette décision n’a aucun effet sur ses flux de trésorerie (cash-flow), ni sur le calcul du dividende. Elle est également indépendante du départ annoncé du directeur général Luca de Meo, dont la succession est en cours.


Un partenariat stratégique maintenu


Cette annonce intervient dans un contexte de fragilité croissante de Nissan, qui a récemment publié une perte nette de 4,1 milliards d’euros pour l’exercice écoulé. Le constructeur japonais a lancé un plan de restructuration massif, prévoyant 20 000 suppressions de postes et des fermetures de sites à l’horizon 2027.


Malgré le
"détricotage"
progressif de l'Alliance entamé en 2023, Renault, Nissan et Mitsubishi ont annoncé fin mars 2025 la réduction de leurs participations croisées à 10 %, contre 15 % auparavant. Toutefois, les projets industriels communs se poursuivent, notamment le développement de la nouvelle Nissan Micra sur la base de la Renault 5.

"Cette évolution comptable implique un ajustement important des états financiers de Renault Group, mais ne modifie en rien les engagements stratégiques et opérationnels entre Renault Group et Nissan"
, a affirmé Renault dans son communiqué.

Une alliance historique fragilisée


Créée en 1999, l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a longtemps été considérée comme l’une des plus importantes alliances automobiles mondiales. Mais la valeur de l’action Nissan s’est effondrée au fil des années, plombée par des difficultés financières et industrielles récurrentes.

Renault rappelle qu’il a perçu 8 milliards d’euros de dividendes de Nissan depuis la création de l’alliance, mais la dégradation des résultats du partenaire japonais pèse désormais lourdement sur ses propres comptes.


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