Gaza: Bordeaux suspend son jumelage avec la ville israélienne d'Ashdod

La rédaction avec
16:361/07/2025, mardi
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Des membres des forces de sécurité israéliennes se tiennent dans une zone bouclée sur le site d'impact d'une roquette iranienne près de la ville d'Ashdod, dans le sud du pays, le 23 juin 2025.
Crédit Photo : GIL COHEN-MAGEN / AFP
Des membres des forces de sécurité israéliennes se tiennent dans une zone bouclée sur le site d'impact d'une roquette iranienne près de la ville d'Ashdod, dans le sud du pays, le 23 juin 2025.

La ville de Bordeaux a décidé de suspendre son jumelage avec la municipalité israélienne d’Ashdod, en réaction à la guerre en cours à Gaza et aux “souffrances inadmissibles” infligées aux civils palestiniens.

Dans un communiqué, la municipalité dirigée par le maire écologiste Pierre Hurmic a annoncé la suspension de “toute activité de coopération” avec Ashdod. Cette décision, notifiée officiellement au maire d’Ashdod, Yechiel Lasry, par courrier daté du 26 juin, s’appuie sur la dégradation de la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne.


Pierre Hurmic déplore dans sa lettre que
“la riposte israélienne dans la bande de Gaza engendre tant de souffrances inadmissibles touchant les populations civiles palestiniennes, dont des enfants privés de toute aide”.

Toutefois, la ville précise qu’il ne s’agit pas d’une rupture définitive. Céline Papin, adjointe au maire en charge des Coopérations, souligne que “Bordeaux ne ferme pas la porte au dialogue” et réaffirme son attachement à l’État de droit, tout en exprimant son inquiétude face à la situation actuelle à Gaza.


Cette suspension s’inscrit dans une tendance observée dans d’autres grandes villes françaises, comme Marseille et Strasbourg, où les relations avec des collectivités israéliennes font aussi l’objet de réévaluations.


Sur le plan politique local, la décision a suscité des réactions. Thomas Cazenave, député Renaissance et candidat à la mairie, a dénoncé un “revirement choquant et incompréhensible”, l’interprétant comme une volonté de
“satisfaire La France insoumise”
. Nathalie Delattre, sénatrice membre de la majorité présidentielle, critique de son côté une décision “solitaire” et “politicienne” à un an des élections municipales.

Pierre Hurmic, lui, assume une position de principe, estimant que la diplomatie locale peut et doit s’engager sur des enjeux éthiques.


Contexte humanitaire à Gaza


Depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, près de 6 000 Palestiniens ont été tués, portant le bilan total à plus de 57 000 morts depuis le début du conflit en octobre 2023, déclenché par une attaque du Hamas.


La grande majorité des victimes sont des civils, dont de nombreux enfants et femmes. Malgré les condamnations internationales, les frappes israéliennes se poursuivent, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique.


Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis plusieurs mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Il reste cependant en fonction à la tête du gouvernement.


Israël continue de bloquer largement l’entrée de l’aide humanitaire dans Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques livraisons ont été autorisées, mais elles demeurent très insuffisantes face aux besoins. Plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, dénoncent une catastrophe humanitaire majeure, parlant d’un “effondrement total” de l’aide et d’un “des pires échecs humanitaires de notre génération”.


Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a confirmé que “aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza”.


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