Crédit Photo : Joël SAGET / AFP
Cette photo d'archive prise le 4 septembre 2015 à Paris montre l'écrivain algérien Boualem Sansal. Le Grand Prix du Roman, prix littéraire décerné par l'Académie française pour un roman individuel, a été attribué conjointement le 29 octobre 2015 à Boualem Sansal et à l'écrivain français Hedi Kaddour.
Le Quai d'Orsay a dénoncé une décision "injustifiée", en réaction à la condamnation, en appel, par la justice algérienne de l'écrivain Algéro-français Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme, mardi.
Par voie de communiqué, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a exprimé son
après la confirmation, ce mardi, de la peine prononcée en première instance contre l'écrivain franco-algérien.
"Cette décision est à la fois incompréhensible et injustifiée"
, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, appelant les autorités algériennes à faire preuve de clémence et à trouver une issue
"rapide, humanitaire et digne"
, prenant en compte l'état de santé de l'écrivain âgé de 79 ans.
La cour d'appel d'Alger a confirmé les sanctions infligées à Boualem Sansal : cinq années de prison ferme et une amende de 500 000 dinars algériens, soit environ 3 600 euros.
L'auteur a été reconnu coupable, entre autres, d'« atteinte à l'unité nationale » pour des propos tenus au média français d'extrême droite, Frontières, dans lesquels il affirmait que l'Algérie avait hérité de territoires marocains sous la colonisation française.
Il est également poursuivi pour
"outrage à corps constitué"
,
"pratiques nuisibles à l'économie nationale"
et
"détention de publications menaçant la stabilité du pays".
Arrêté en novembre 2024 à son arrivée à Alger, Sansal a décidé d'assumer seul sa défense et rejeté les accusations à son encontre. Il a qualifié les poursuites de tentative de censure :
"Je ne fais pas que de la politique. Je m'exprime aussi sur l'histoire"
, a-t-il déclaré, invoquant la liberté d'expression garantie par la Constitution algérienne.
Cette affaire judiciaire survient dans un climat de relations bilatérales particulièrement tendues entre Paris et Alger.
Depuis l'été 2024, les différends se sont multipliés, notamment après la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. L'Algérie avait alors rappelé son ambassadeur et annulé une visite officielle du président Abdelmadjid Tebboune à Paris.
Les tensions se sont ensuite accentuées autour des questions migratoires, la France cherchant à expulser des ressortissants algériens en situation irrégulière, une politique vivement critiquée par Alger.
En avril dernier, un échange de mesures de rétorsion diplomatique est venu matérialiser la rupture progressive du dialogue.
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