
Le collège-lycée privé Saint Joseph de Nay.
Sept anciens élèves du collège-lycée privé Saint Joseph de Nay, situé dans les Pyrénées-Atlantiques (sud-ouest de la France), à une dizaine de kilomètres de Bétharram, ont témoigné auprès de l'Humanité de violences physiques subies sur une période s'étalant des années 1960 au début des années 1990.
Paul Mirat, aujourd'hui âgé de 69 ans, accuse un religieux, l'abbé L., décrit comme une
"armoire à glace"
, et parle de
"gifles quotidiennes, tabassages en règle".
Ce religieux décochait ses coups
"sans explications, juste pour le plaisir"
, accuse l'ancien élève qui a déposé, début mai, un signalement à la gendarmerie de Nay.
Charles Chanjou, ancien élève puis surveillant général à l'établissement catholique privé, accusé de gifles répétées par d'autres anciens élèves, s'en explique, à son tour, dans les colonnes de l'Humanité. Il indique avoir été lui aussi victime de violences alors qu'il était élève dans l'établissement.
Les gifles, c'était pour lui
"des solutions d'urgence"
.
"Je ne me rappelle pas en avoir mis des tonnes. Parfois, vous avez mal aux dents, aux pieds, des gens vous agacent…",
avoue-t-il.
"Je n'en suis pas particulièrement fier, je ne m'en vante pas"
, confie-t-il.
C'est l'affaire Bétharram, se rapportant à des violences physiques et abus sexuels qui se seraient déroulés dans l'établissement catholique privé du même nom, qui a fait délier les langues.
"Les différentes auditions dans le cadre de 'l'enquête sur les modalités du contrôle par l'État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires' prouvent qu'il y a bien un problème systémique dans les établissements de type Bétharram ou Saint-Joseph de Nay, où se sont déroulés les faits que nous révélons"
, relève l'Humanité dans son éditorial de ce mardi.
Et de poursuivre :
"Dans ces établissements, l'obéissance absolue et immédiate a longtemps été considérée comme une vertu cardinale. L'obéissance à Dieu, au prêtre, à l'éducateur, au père, au supérieur et à tout ce qui représente l'autorité. Un modèle patriarcal et archaïque que certains à droite et à l'extrême droite continuent d'encenser aujourd'hui".
Le Premier ministre François Bayrou doit être entendu demain mercredi par la commission d'enquête parlementaire créée dans le sillage du scandale Bétharram.
Il est notamment accusé d'avoir été au courant par le passé des sévices dénoncés aujourd'hui par d'anciens élèves de l'institution béarnaise. Bayrou dément fermement ces accusations, dénonçant des
"polémiques artificielles".
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