Crédit Photo : EMMANUEL DUNAND / AFP
Une trentaine de militants étaient présents pour soutenir la présidente de l'association locale qui a organisé de nombreuses manifestations de soutien à Gaza depuis octobre dernier.
La présidente du comité local de l'association France Palestine a été entendue au commissariat de Poitiers (Vienne) pour des faits présumés d'"apologie du terrorisme", ce mardi 26 mars.
Selon l'information rapportée par France Bleu Poitou, Sylvette Rougier, la présidente du comité poitevin de l'association, est arrivée peu avant 10 heures (UTC+1) au commissariat de Poitiers, accompagnée de son avocat, pour répondre à sa convocation en audition libre.
Une trentaine de militants étaient présents pour soutenir la présidente de l'association locale qui a organisé de nombreuses manifestations de soutien à Gaza depuis octobre dernier, selon le média local.
Je n'ai rien à me reprocher, j'ai la conscience tranquille. Nous n'avons fait que soutenir la cause palestinienne et dénoncer l'illégalité de la colonisation israélienne.
"Je ne me sens responsable de rien. Le fait que des gens soient venus ici ce matin pour m'accompagner, cela veut dire que certains n'acceptent pas les intimidations menées contre les soutiens de la Palestine"
a déclaré la militante devant le commissariat, selon les propos rapportés par France Bleu Poitou.
"On voit aujourd'hui que l'ONU vient de prendre enfin une résolution pour un cessez-le-feu immédiat et qualifie les actes d'Israël d'intention génocidaire, donc on n'est pas tout seul à dire des choses. Cela fait chaud au cœur. Même si on est embêté, cela vaut le coup, car la cause que l'on défend est juste et soutenue"
, a-t-elle ajouté.
Cette procédure contre une militante pro-palestinienne n'est pas une première en France. Pour rappel, à l'automne dernier, Anadolu avait rapporté plusieurs faits similaires, notamment celle d'un enfant de 10 ans interrogé pendant trois heures par la Gendarmerie à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) suite à une décision du parquet de Perpignan, selon Blast.
Dans ce même contexte, alors qu'Israël poursuivait ses bombardements indiscriminés sur la bande de Gaza, deux responsables syndicaux français avaient été placés en garde vue, en octobre, dans le département du Nord, pour "
apologie du terrorisme ".
Selon l'information de la presse française, le secrétaire général de la CGT (Confédération générale du Travail) dans le Nord, ainsi que la secrétaire administrative de la fédération, avaient été placés en garde à vue, après la diffusion d'un communiqué de soutien
"au peuple palestinien en lutte"
, estimant qu'Israël a
les attaques du 7 octobre.
Quelques jours auparavant, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé qu'il saisissait la justice contre la députée Danièle Obono pour
"apologie du terrorisme".
Par voie d'une publication sur X, le locataire de Beauvau avait dénoncé une déclaration de la députée La France Insoumise (LFI) à Sud Radio, qualifiant le Hamas comme un groupe qui
"se définit comme un mouvement de résistance à l'occupation israélienne" de
la Palestine, et distinguant sa branche politique et sa branche armée.
De nombreuses manifestations de soutien à la Palestine avaient été systématiquement interdites par des préfectures alors que les manifestations de soutien à Israël étaient autorisées. Des ONG avaient dénoncé une
des soutiens à la Palestine.
Situation humanitaire à Gaza
Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne pilonne la bande de Gaza. La guerre menée par Tel Aviv a tué plus de 32 400 Palestiniens, dont la majorité sont des enfants et des femmes, et en a blessé plus de 74 800 autres, selon les derniers bilans communiqués par le ministère de la Santé de Gaza.
Pour la première fois depuis sa fondation en 1948, l'État d'Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, pour son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza. Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d'actes susceptibles d'être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.
Cette offensive a provoqué une catastrophe humanitaire, d'énormes destructions des infrastructures, dont les hôpitaux et les écoles, une famine qui ravage désormais de nombreuses régions de l'enclave palestinienne, ainsi qu'une catastrophe sanitaire majeure, selon les organisations onusiennes.
Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85 % de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays, notamment vers la ville de Rafah, au sud du territoire, elle-même menacée d'une attaque d'ampleur par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
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