
Le futur chancelier Friedrich Merz a promis lundi la poursuite du soutien à l'Ukraine pour préserver la "paix" en Allemagne même et dévoilé une partie de son gouvernement, incluant un chef de la diplomatie très critique du Kremlin.
Et le soutien à Kiev fait partie des priorités.
Le chancelier désigné, dont le camp conservateur a remporté les élections législatives du 23 février, a déjà pris les devants en faisant adopter un paquet d'investissements géants de plusieurs centaines de milliards d'euros pour réarmer et moderniser le pays.
Aide sans faille à l'Ukraine
Lundi, il a dévoilé le noms des ministres de son camp, parmi lesquels figure Johann Wadephul, 62 ans, aux Affaires étrangères. Quasi inconnu du grand public, il devrait être un sherpa fidèle de M. Merz en matière de diplomatie, domaine sur lequel le chancelier donne traditionnellement le ton.
M. Wadephul, expert des questions de politique étrangère au Parlement, s'est illustré ces dernières années par ses prises de position très tranchées en faveur de l'aide militaire à Kiev, critiquant la pusillanimité à ses yeux du chancelier social-démocrate (SPD) sortant Olaf Scholz.
Il n'a cessé de dénoncer le refus catégorique de ce dernier de lui livrer des missiles longue portée Taurus, ce que M. Merz n'a, lui, pas exclu.
Ce poste, distinct en Allemagne de celui des Finances qui doit revenir à un social-démocrate, est particulièrement délicat à un moment où la première puissance européenne traverse une grave crise de son modèle industriel, frappant de plein fouet le secteur crucial de l'automobile, exacerbée par l'augmentation des droits de douane de Donald Trump.
Fermeté sur les migrants
Le bouillant Jens Spahn, ancien ministre de la Santé et connu comme M. Merz pour son opposition à la politique d'accueil généreuse des migrants d'Angela Merkel, va lui occuper le poste stratégique de chef du groupe parlementaire des conservateurs au Bundestag.
Le poste de l'Intérieur sera occupé par Alexander Dobrindt du parti bavarois allié CSU, partisan d'une grande fermeté en la matière.
Les membres du SPD doivent encore approuver le contrat de coalition. Le parti dévoilera le nom de ses ministres après le vote. Boris Pistorius, autre grand soutien de Kiev, devrait rester à la Défense.