
Le Honduras va établir des relations "officielles" avec Pékin, a annoncé mardi sa présidente Xiomara Castro. Une décision saluée par Pékin et qui menace les liens de ce pays d'Amérique centrale avec Taïwan.
Elle n'a pas évoqué explicitement l'avenir des relations avec Taïwan, que le Honduras est l'un des 14 derniers pays à reconnaître diplomatiquement.
Au nom du principe d'une seule Chine, le pouvoir communiste à Pékin, qui revendique la souveraineté sur Taïwan, n'accepte pas des relations diplomatiques à la fois avec lui et Taipei. Toute reconnaissance par un pays de la Chine populaire entraîne de facto la rupture entre celui-ci et Taïwan.
"Une rupture"
Xiomara Castro, qui a pris ses fonctions début 2022, avait annoncé avant son arrivée au pouvoir son intention de reconnaître "immédiatement" les autorités de Pékin.
Barrages financés par Pékin
Le 1er janvier, Eduardo Reina avait rencontré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Xie Feng, en marge de la cérémonie d'investiture du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
Le 2 février, M. Reina avait annoncé des négociations avec Pékin pour construire un barrage hydroélectrique en démentant que Tegucigalpa veuille reconnaître diplomatiquement Pékin.
Pékin avait déjà financé pour 300 millions de dollars un autre barrage au Honduras, inauguré en 2021 par le président d'alors Juan Orlando Hernandez.
L'Amérique latine est un important champ de bataille diplomatique entre Pékin et Taipei depuis 1949, lorsque les communistes ont pris le pouvoir en Chine continentale et le gouvernement nationaliste s'est réfugié à Taïwan.
Alignés sur Washington, les pays d'Amérique centrale sont longtemps restés liés à Taïwan. Aujourd'hui, seuls le Honduras, le Guatemala et le Belize entretiennent des liens avec l'île. Le Costa Rica (en 2007), le Panama (2017), le Salvador et la République dominicaine (2018) comme le Nicaragua (2021) ont reconnu Pékin.
Les relations entre Pékin et Taipei se sont envenimées depuis l'élection en 2016 à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, issue d'un parti traditionnellement favorable à l'indépendance. Pékin a depuis arraché à Taipei la reconnaissance diplomatique de huit pays.