L'Iran dément avoir reçu une proposition écrite des États-Unis après l'avertissement de Trump

17:5317/05/2025, samedi
MAJ: 17/05/2025, samedi
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Le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025.
Crédit Photo : Tatyana MAKEYEVA / POOL / AFP
Le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, participe à une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des affaires étrangères à la suite de leurs entretiens à Moscou, le 18 avril 2025.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré, vendredi, que Téhéran n'avait reçu aucune proposition écrite des États-Unis, ni directement ni par des canaux indirects.

Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Araghchi a affirmé que le message adressé à l'Iran et au reste du monde par les États-Unis était
"confus et contradictoire".

Cette déclaration intervient quelques heures après que le président américain Donald Trump a mis en garde l'Iran contre
"quelque chose de grave"
si le pays ne répondait pas rapidement à une proposition américaine concernant son programme nucléaire.

"Ils ont une proposition. Plus important encore, ils savent qu'ils doivent agir rapidement, sinon quelque chose de grave — de très grave — va se produire",
a-t-il déclaré à des journalistes à bord d'Air Force One, alors qu'il rentrait à Washington après sa tournée au Moyen-Orient.

Trump s'est toutefois abstenu de dévoiler les détails de la proposition, qui fait suite à quatre séries de négociations nucléaires indirectes entre l'Iran et les États-Unis, menées sous la médiation du sultanat d'Oman.


Le dernier cycle de discussions s'est tenu dimanche à Mascate, où les deux parties ont abordé des
"points de désaccord",
selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

Araghchi, qui est également le principal négociateur nucléaire iranien, a assuré que Téhéran restait
"déterminé et clair"
dans ses discussions avec Washington.

"Respectez nos droits et levez vos sanctions, et nous aurons un accord. Souvenez-vous de mes mots : il n'existe aucun scénario dans lequel l'Iran renoncera à son droit durement acquis à l'enrichissement à des fins pacifiques — un droit reconnu à tous les autres signataires du TNP", a
-t-il déclaré.

Le chef de la diplomatie iranienne a ajouté que son pays avait
"toujours accueilli favorablement le dialogue"
basé sur
"le respect mutuel",
rappelant que l'Iran avait
"démontré sa force et sa résilience face à ceux qui ont tenté de lui imposer leur volonté".

Lors de sa visite de quatre jours au Moyen-Orient, Trump avait affirmé que les États-Unis étaient
"proches d'un accord"
avec l'Iran, suscitant un regain d'optimisme alors que les négociations progressaient malgré les échanges musclés entre les deux camps.

Dans une interview accordée plus tôt cette semaine à NBC, Ali Shamkhani, conseiller du Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé que l'Iran ne construirait jamais d'arme nucléaire et qu'il était prêt à expédier son uranium enrichi si Trump levait les sanctions.


Parallèlement, vendredi, l'Iran et la troïka européenne (France, Allemagne et Royaume-Uni) ont tenu des discussions à Istanbul sur les négociations nucléaires avec les États-Unis, dans un contexte de menaces européennes de réimposer des sanctions à l'Iran en l'absence d'accord.


Araghchi avait précédemment averti qu'une telle décision de la part des E3 aurait des conséquences
"irréversibles"
et risquerait de
"provoquer une crise mondiale de prolifération nucléaire".

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