L’UNI Strasbourg: un bastion d’islamophobie et d’antisémitisme

La rédaction
20:039/02/2025, Sunday
Yeni Şafak
Un habitant passe devant le bâtiment de la Faculté de droit de l'Université de Strasbourg, dans l'est de la France, le 5 janvier 2023.
Crédit Photo : SEBASTIEN BOZON / AFP
Un habitant passe devant le bâtiment de la Faculté de droit de l'Université de Strasbourg, dans l'est de la France, le 5 janvier 2023.

Le 6 février, des images choquantes révélées sur X, puis largement partagées sur les réseaux sociaux, exposent des responsables de l’UNI Strasbourg déguisés en "musulman" et en "juif", accompagnés de propos sexistes et antisémites. Ces mises en scène ont enflammé la toile et déchaîné des vagues d'indignation, notamment parmi les internautes sur les réseaux. Bien que l’UNI soit régulièrement citée dans des polémiques, cette affaire marque un tournant. Les réactions politiques sont nombreuses : Emmanuel Fernandes, Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure, Thomas Portes, et Raphaël Arnault ont tous dénoncé ces dérives. Toutefois, l'université n'a pas encore pris de position officielle.

Des images choquantes qui révèlent l’ampleur de la dérive de l’UNI


Le 6 février, une série de cinq images accablantes a été mise en ligne sur le réseau social X, exposant des responsables de l’UNI Strasbourg dans des situations explicitement islamophobes, antisémites et sexistes. Ces images, partagées par un internaute, ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, provoquant une vague d'indignation sans précédent au sein de la communauté étudiante et au-delà.


La première image présente Samy A., président de l’UNI Strasbourg, portant une kippa, une référence directe aux stéréotypes négatifs et antisémite souvent associés à la communauté juive. La légende qui accompagne l’image -
"Lorsque Samuel Amokranovski est posé, les autres joueurs perdent 20€, leur bijou le plus précieux et leurs factures augmentent de 300%"
- fait écho à une vieille caricature des Juifs comme obsédés par l'argent. Cette image est un exemple flagrant de l’antisémite sous-jacente, banalement recyclée dans un contexte moderne.

La deuxième image met en scène Mathis G., délégué national de l’UNI, en train de poser avec d’autres militants dans une attitude qui fait écho au salut suprémaciste blanc. En arrière-plan, la mention "Le tribunal de Nuremberg", référence au tribunal qui a jugé les criminels nazis après la Seconde Guerre mondiale, semble faire un parallèle explicite avec l'idéologie d'extrême droite. Ce geste et cette légende en disent long sur l’orientation idéologique de certains membres de l’organisation.


Une troisième image, qui semble plus innocente au premier abord, montre une carte intitulée
"Les 3 petits cochons"
avec la légende
"Tombe la robe là ! Les cochons veulent pâtir | La prochaine joueuse perd un vêtement".
Cette image s’inscrit dans un registre sexiste, traitant une femme comme un objet, et insistant sur l’objectification du corps féminin sous couvert d'humour.

La quatrième image, particulièrement dérangeante, montre un militant de l'UNI déguisé en musulman, avec des légendes méprisantes se moquant ouvertement de la culture et des croyances musulmanes. Cette scène, qui semble se dérouler pendant Halloween, détourne une fête populaire pour stigmatiser une communauté déjà largement marginalisée.


Ces cinq images, révélées sans avertissement, jettent une lumière crue sur l’UNI Strasbourg, une organisation qui semble, au vu de ces actes, nourrir une culture de la haine et de la discrimination.
Si ces images sont choquantes en elles-mêmes, l’absence de réponse immédiate de l’UNI face à cette situation soulève encore plus de questions sur la manière dont cette organisation gère ses dérives.

L’UNI : Une organisation de plus en plus liée à l’extrême droite


L’affaire des images révélées le 6 février n’a fait que confirmer un constat qui s’impose de plus en plus : l’UNI Strasbourg est désormais indissociable de l’extrême droite.
Ce n’est pas la première fois que l’organisation, anciennement perçue comme une structure syndicale étudiante classique, se retrouve au coeur de polémiques idéologiques.
Mais cette fois, les preuves sont accablantes, et elles ne laissent plus place à aucune ambiguïté.

Les images révélées mettent en lumière une culture de l’intolérance et du rejet des minorités qui s’est progressivement installée au sein de l’UNI Strasbourg.
Le salut suprémaciste blanc adopté par Mathis.G, l’un des responsables de l’UNI, aux côtés de ses collègues, est un geste qu’aucun autre groupe politique que l’extrême droite ne revendique. La légende "Le tribunal de Nuremberg", évoquant directement les procès des nazis après la Seconde Guerre mondiale, est une référence explicite à un passé sombre et idéologique que certains semblent vouloir ressusciter.
Il n’est pas surprenant, dans ce contexte, que l’UNI ait été régulièrement associée à des courants d’extrême droite au cours des dernières années.
Des militants de l’organisation ont fréquemment exprimé des opinions et soutenu des figures politiques d’ultradroite, alimentant un discours identitaire et nationaliste qui trouve écho dans les rangs des extrémistes.
L’UNI Strasbourg, loin de se distancer de ces dérives, semble les avoir intégrées comme partie intégrante de sa ligne politique.

Le silence de l’UNI face à cette vague de révélations est tout aussi inquiétant.
L’absence de démentis ou de condamnations officielles sur les réseaux sociaux, alors que l’indignation enfle parmi les étudiants, les associations et les responsables politiques, témoigne d’un problème bien plus vaste.
Dans une organisation qui se dit représentative des étudiants, cette inaction apparente laisse planer un doute lourd : l’UNI tolère-t-elle ce genre de comportements ? Ou pire, les encourage-t-elle ?

Les réactions politiques ont été rapides et sévères.
De Jean-Luc Mélenchon à Olivier Faure, les critiques sont venues de tous horizons, soulignant l’infiltration croissante de l’extrême droite dans les sphères étudiantes.
Pourtant, au lieu de prendre les mesures nécessaires pour remettre de l’ordre et réaffirmer les valeurs républicaines, l’UNI semble rester passive face à ses dérives idéologiques.

Il est désormais clair que l’UNI Strasbourg, en refusant de prendre ses responsabilités, a franchi un point de non-retour.
Cette organisation n’est plus simplement une structure étudiante de droite ; elle est devenue un relais pour des idéologies d’extrême droite qui n’ont plus rien de discret. Et tant que l’université et les autorités ne prendront pas des mesures concrètes, cette dérive ne fera que s’aggraver, au détriment du vivre-ensemble et de la diversité sur les campus.

Silence complice et pression croissante sur l’université : le temps presse


À ce jour, l'Université de Strasbourg n’a toujours pas réagi officiellement aux révélations choquantes concernant l’UNI Strasbourg.
Cette absence de réponse à un scandale aussi grave soulève des questions cruciales sur la volonté de l’établissement de protéger ses étudiants et d’assumer sa responsabilité en tant qu'institution.
Le temps passe, mais le silence de l’université ne fait qu’alimenter les soupçons de complicité et d'inaction face à la montée des idéologies d'extrême droite.

L'inaction actuelle de l'université envoie un message inquiétant. Alors que les images haineuses continuent de se diffuser sur les réseaux sociaux, l'Université de Strasbourg semble s'abriter derrière une inertie qui, au fil des heures, devient de plus en plus intolérable. Chaque minute qui passe sans une réaction claire et décisive est une minute de trop, qui fragilise l'image de l'institution et met en lumière une gestion défaillante face à des actes qui ne laissent plus place au doute.


Les étudiants, les associations et les personnalités politiques attendent une prise de position ferme. Ils exigent que l'université démontre son engagement envers les principes fondamentaux de la République, en condamnant sans ambiguïté les comportements discriminatoires et en agissant pour rétablir un climat de respect et de tolérance sur le campus. Le délai entre la révélation des faits et l'inaction de l'université est désormais critique.
Chaque jour sans réponse renforce le sentiment que l'établissement cherche à minimiser l'ampleur du problème, voire à le laisser se diluer dans l’indifférence.

La pression monte de toutes parts. Des figures politiques, de la gauche à la droite, ont clairement exprimé leur indignation face à ce silence. Cette situation ne concerne pas seulement l'UNI Strasbourg, mais bien l’ensemble de l’université, dont la réputation et les valeurs sont mises en jeu. Il est impératif que l’université prenne enfin ses responsabilités et fasse savoir, haut et fort, que de tels comportements sont inacceptables et seront sanctionnés. Cette crise est un test décisif pour l’établissement : réagira-t-il avant qu’il ne soit trop tard, ou continuera-t-il à laisser ses étudiants, et la société, dans l'attente d'une réponse qui tarde à venir ?


Le temps presse, et l'attente prolongée n'a que trop duré. L’université doit agir rapidement et vigoureusement pour éviter que cette dérive idéologique ne se propage davantage. Si l'université ne montre pas l'exemple, cette affaire pourrait se transformer en un précédent dangereux, et la question de sa capacité à maintenir un environnement sûr et respectueux pour tous ses étudiants pourrait, à terme, se poser de manière encore plus aiguë.


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