Des groupes armés du nord du Mali ont attaqué mardi l'armée dans la ville clé de Bourem, confirmant les craintes de reprise des hostilités avec l'État central et la fin de l'accord de paix signé en 2015.
Les groupes armés ont indiqué avoir pris puis abandonné le contrôle du camp de l'armée.
Un haut responsable de l'armée avait auparavant déclaré à l'AFP que les troupes avaient repris le contrôle de leurs positions à Bourem avec l'aide de l'aviation.
Bourem est un nœud près du fleuve Niger et sur la route entre Tombouctou et Gao et vers Kidal, fief touareg, plus au nord.
Les tensions n'ont cessé de croître depuis des mois entre le CSP et la CMA d'une part et le gouvernement malien de l'autre, faisant redouter la reprise des hostilités engagées en 2012.
Des insurrections indépendantistes et de groupes armés avaient alors plongé ce pays pauvre et enclavé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire dont il n'est toujours pas sorti.
Si les groupes à dominante touareg ont accepté un cessez-le-feu en 2014, les terroristes ont poursuivi le combat contre l'État central et toute présence étrangère sous la bannière d'Al-Qaïda et de Daesh. La propagation terroriste a gagné le centre du pays, le Burkina Faso et le Niger voisins.
Cette escalade coïncide avec une reconfiguration sécuritaire dans le nord après le départ de la force anti-terroriste française en 2022 et celui, en cours, de la mission de l'ONU (Minusma), toutes deux poussées vers la sortie par le gouvernement militaire.
La remise du camp de Ber, près de Tombouctou, par la mission de l'ONU à l'armée mi-août a donné lieu à des combats entre soldats et terroristes, mais aussi à des accrochages entre armée et CMA.
En même temps, une double attaque terroriste a tué au moins 64 civils et militaires jeudi entre Tombouctou et Gao. Une autre attaque aux voitures piégées contre un camp à Gao a tué une dizaine de soldats vendredi, a admis l'armée lundi. Les terroristes soumettent Tombouctou à un blocus.
Le gouvernement militaire malien a fait du rétablissement de la souveraineté un de ses mantras, un objectif qui se heurte aux différents groupes armés, qui contrôlent de vastes étendues de territoire.