
Le Parlement du Salvador, dominé de façon écrasante par les partisans du président Nayib Bukele, a adopté jeudi une réforme constitutionnelle abolissant la limite du nombre de mandats du chef de l'État et permettant à ce proche allié de Donald Trump de se représenter indéfiniment.
Cette réforme, examinée selon une procédure accélérée, a été adoptée par les 57 députés pro-Bukele, les trois seuls élus d'opposition ayant voté contre. Elle prévoit aussi l'abolition du second tour de scrutin et l’allongement du mandat présidentiel de cinq à six ans.
Les parlementaires ont ratifié la réforme dans la foulée, lors d’une session de nuit, alors que des feux d’artifice étaient tirés depuis le centre de la capitale San Salvador.
Au pouvoir depuis 2019, Nayib Bukele avait été réélu en juin 2024 avec 85 % des voix, après avoir été autorisé à briguer un second mandat — ce qui était en principe interdit par la Constitution — par la Cour suprême dominée par des juges proches du pouvoir.
"Dictateur"
Nayib Bukele, 44 ans, doit son immense popularité à sa guerre sans merci contre les maras, les gangs qui terrorisaient la population. Ses mesures particulièrement musclées ont réduit la violence dans le pays, autrefois l’un des plus dangereux du monde, à un niveau historiquement bas.
Le président salvadorien est par ailleurs devenu un partenaire-clé de son homologue américain Donald Trump dans sa politique de lutte contre l’immigration illégale. Il a ainsi accueilli pendant plusieurs mois, dans sa méga-prison pour membres de gangs — le Centre de confinement du terrorisme (Cecot) — 252 Vénézuéliens expulsés de façon expéditive par l’administration américaine et qui ont ensuite pu retourner dans leur pays.