
L'Iran tient les pays européens pour responsables de l'échec de l'accord de 2015 sur le nucléaire, les accusant lundi de ne pas avoir tenu leurs engagements avant des pourparlers vendredi à Istanbul avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Téhéran, plusieurs puissances occidentales, la Chine et la Russie avaient trouvé en 2015 un accord qui prévoyait d'importantes restrictions au programme nucléaire iranien en échange d'une levée progressive des sanctions de l'ONU.
Paris, Londres et Berlin avaient assuré leur attachement à l'accord disant vouloir poursuivre les échanges commerciaux avec l'Iran. Les sanctions onusiennes et européennes n'ont ainsi pas été rétablies.
Mais le dispositif envisagé par les pays européens pour compenser le retour des sanctions américaines a peiné à se concrétiser et nombre d'entreprises occidentales ont été contraintes de quitter l'Iran, confronté à une forte inflation et une crise économique.
Ces trois pays européens accusent Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire et menacent de rétablir des sanctions en vertu d'une clause prévue par l'accord, ce que l'Iran cherche à éviter tout prix.
"Injustifiable"
Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran est l'unique pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord de 2015.
Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%, d'après l'AIEA.
Téhéran se défend vigoureusement d'avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire pour des besoins civils, notamment pour l'énergie.
Des représentant iraniens et américains devaient se rencontrer le 15 juin, mais les discussions ont été annulées en raison de la guerre.