Décidément, sa réélection et ses presque sept années au pouvoir ne semblent pas lui avoir apporté clarté de vision, sagesse décisionnelle ou cohérence dans les propos. Macron ne rassure pas, selon les sondages, les Français, y compris nombreux de ses électeurs. Il ne reflète pas non plus, à l'étranger, l'image du décideur d'un pays qui est considéré comme l'un des plus puissants du monde. Sa velléité d'entrer en guerre contre la Russie en Ukraine, exprimée mardi, dénote davantage que l'inconscience, "une folie irresponsable qui entraînera le pays, voire le continent dans un désastre", a fustigé l'opposition.
Ce n'est qu'une menace, mais très proche d'une déclaration de guerre. La loi sur l'immigration, la folle perspective d'envoi de troupes en Ukraine, comme tant d'autres mesures et réformes, rendraient la France plus forte, selon Macron. Ne conforteraient-elles pas une radicalisation à droite ?
En tout cas, il a réussi à en rajouter après sa journée de samedi dernier, à Porte de Versailles, lors de l'ouverture du Salon de l'agriculture qui a, encore une fois prouvé, son manque de lucidité, d'aura. Et pas seulement...
"Macron, démissionne"...
Un instant, le regard furibond, l'Européen maastrichtien convaincu qu'est le président français se maîtrise et tente, pour contenir la gronde, de la placer dans un cadre politique, accusant le Rassemblement national de l'avoir ourlée, dans son dessein avoué de provoquer un "Frexit" (traduisez: sortie de l'UE). Ce n'était pas très opportun.
Encore moins lorsqu'il dira, se voulant apaisant et confiant dans la condescendance:
La ferme France reste forte...il ne faut pas en dresser un portrait catastrophique.
Contradictions et revirements...à droite
Mais comme le laissait entendre Marandola, il est peu probable qu'il y ait des mesures qui déraillent de la voie de l'Europe communautaire et ce, quoi qu'il dise.
Sur les ondes d'une radio locale, en commentant les positions et les décisions politiques, économiques et sociales d'Emmanuel Macron, Jean Luc Mélenchon affirmait:
C'est qu'intempestif, il peut s'empresser de dire la chose puis son contraire, promettre une action et faire son opposé.
Ce qui intéresse les Français, ce sont les états de service, pas les états d'âme.
Ils touchent, également, les grandes réformes, comme celle concernant la baisse de la taxation sur les revenus du capital qu'il a imposée, dès son premier quinquennat.
Sa gestion de la crise des Gilets jaunes, son programme électoral jugé largement emprunté à l'extrême-droite, sa réforme des retraites, sa loi Darmanin...démontrent qu'Emmanuel Macron, au-delà de son côté caméléon, de son désir de plaire à tout le monde, n'est pas un centriste, comme prétendu. Il est résolument à droite, privilégiant le capital à l'humain et il est en train de, socialement, radicaliser la France.
C'est décréter que des élèves seront dans la cave, d'autres au rez-de-chaussée, le reste au premier étage.
Finalement, plus radicale la France ? Sûrement...mais certainement pas plus forte. Ni à l'Intérieur ni à l'extérieur.