Pologne: interpellations dans un embarrassant trafic de visas

18:4315/09/2023, Cuma
AFP
Crédit photo: FADEL SENNA / AFP
Crédit photo: FADEL SENNA / AFP

Sept personnes ont été interpellées en Pologne pour un trafic de visas, ont indiqué vendredi les services spéciaux, une affaire qui embarrasse les populistes nationalistes au pouvoir en pleine campagne anti-migratoire avant les législatives d'octobre.

"L'action du bureau central anti-corruption a permis l'interpellation de sept personnes"
, a indiqué Stanislaw Zaryn, porte-parole des services spéciaux sur X (ex-Twitter).

Trois d'entre elles ont été placées en détention provisoire, selon le parquet, qui mène une enquête pour
"trafic d'influence"
permettant l'accélération des procédures de visa sur une période de 18 mois.

Aucun fonctionnaire d'État ne figure parmi les personnes interpellées, selon le parquet.


Selon des médias polonais, un système de délivrance de visas Schengen contre de l'argent au bénéfice de ressortissants du Moyen-Orient et d'Afrique a été mis en place dans les pays concernés entre les consulats polonais et des sociétés extérieures.

Selon les autorités, l'affaire ne concerne que quelques centaines de visas de travail pour la Pologne, alors que l'opposition évoque plus de 250.000 visas, dont des visas Schengen qui autorisent l'entrée sur l'ensemble du territoire de l'Union européenne. 


Un vice-ministre des Affaires étrangères, Piotr Wawrzyk, qui serait selon les médias au cœur de cette affaire, a été démis de son poste fin août. 

Officiellement, il a été obligé de partir en raison d'une
"absence de coopération suffisante".

Selon le portail d'information Onet.pl, le vice-ministre a en fait été congédié pour avoir
"aidé à créer une filière illégale de passage clandestin d'immigrants d'Asie et d'Afrique à travers l'Europe vers les États-Unis"
.

Selon la même source, les autorités polonaises ont été alertées de l'affaire par des services de renseignement d'autres pays, ce que nie l'exécutif polonais.

Vendredi, le ministère polonais des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué qu'
"en raison des irrégularités constatées dans le processus de délivrance des visas"
, il a congédié le chef de son bureau juridique, lancé un audit interne dans le département consulaire et dans tous les consulats et arrêté la coopération avec toutes les sociétés extérieures engagées dans le processus de délivrance de visas depuis 2011.

L'affaire embarrasse fortement les populistes nationalistes au pouvoir qui mènent une campagne électorale centrée sur une rhétorique anti-migratoire avant les législatives du 15 octobre. 


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