Royaume-Uni: Un député suspendu suite à des propos islamophobes

La rédaction
19:2427/02/2024, mardi
MAJ: 27/02/2024, mardi
AFP
Manifestation contre l'islamophobie, l'antisémitisme et le racisme à Londres, le 16 mars 2019, suite aux attentats de Christchurch en Nouvelle-Zélande.
Crédit Photo : AA / AA (archive)
Manifestation contre l'islamophobie, l'antisémitisme et le racisme à Londres, le 16 mars 2019, suite aux attentats de Christchurch en Nouvelle-Zélande.

Le député conservateur Lee Anderson a été exclu de son parti suite à des propos islamophobes, dans un pays où l'islamophobie progresse de façon inquiétante, enregistrant une hausse de 335%.

Les actes islamophobes ont connu une forte augmentation au Royaume-Uni depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre. C'est ce qui ressort d' un rapport publié par l'association antiraciste Tell MAMA.


Selon l'association, entre le 7 octobre et le 7 février 2024, le nombre de signalements a explosé de 335% par rapport à la même période l'année précédente, totalisant près de 2 000 incidents.
Ces actes incluent des agressions, des menaces, des discours de haine et des actes de vandalisme, représentant le plus grand nombre de cas enregistrés en l'espace de quatre mois depuis la création de l'association en 2011.

Plus de la moitié de ces incidents ont eu lieu sur les réseaux sociaux, tandis que les agressions physiques se sont principalement déroulées à Londres, où des manifestations massives en soutien aux Palestiniens de Gaza ont lieu presque chaque semaine depuis le début du conflit.


Enfin, l'islamophobie a atteint le sommet du pouvoir, jusqu'à éclabousser l'actuel Premier ministre et son parti.


Un député conservateur suspendu pour ses propos islamophobes


L'explosion des actes islamophobes n'épargne pas la vie politique britannique. Le député conservateur Lee Anderson a été notamment suspendu du groupe parlementaire de son parti suite à des commentaires jugés islamophobes.

Les propos incriminés ont été proférés lors d'une apparition sur la chaîne GB News, où Anderson a affirmé que des
"islamistes"
auraient
"pris le contrôle"
de Sadiq Khan, le premier maire musulman de Londres, élu en 2016.

Les déclarations de Lee Anderson ont déclenché une vague de condamnations, tant de la part de ses collègues politiques que de divers groupes de la société civile.


Le parti travailliste, notamment, a qualifié les propos de Anderson de
"racistes et islamophobes sans aucune ambiguïté"
. De même, le Muslim Council, représentant la communauté musulmane britannique, a dénoncé des propos
"répugnants".

Sadiq Khan lui-même a critiqué le
"silence assourdissant"
des membres du gouvernement conservateur, dont le Premier ministre Rishi Sunak, face à ces commentaires, les accusant implicitement de soutenir le racisme en ne prenant pas position.

Quelques heures après les déclarations de Khan,
la suspension de Lee Anderson a été annoncée
, le forçant à siéger désormais en tant qu'indépendant au Parlement.

Cette suspension a suscité des critiques
à l'égard du leadership de Rishi Sunak, le Premier ministre, notamment de la part du leader travailliste Keir Starmer, qui a appelé Sunak à
"s'attaquer aux extrémistes de son parti"
pour éviter de
"renforcer les pires forces de notre politique".

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