Crédit Photo : MICHAEL JAMSON / AFP (Archive)
Les partisans du principal parti d'opposition de Tanzanie, Chadema, font des gestes lors du premier rassemblement politique du parti après la levée d'une interdiction imposée en 2016, sur le terrain de Furahisha à Mwanza, le 21 janvier 2023.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi dans la capitale économique tanzanienne Dar es Salaam à l'appel du principal parti d'opposition pour dénoncer trois projets de réformes électorales.
C'est la manifestation la plus importante depuis que la présidente Samia Suluhu Hassan a levé en janvier 2023 l'interdiction des meetings politiques d'opposition décrétée en 2016 par son prédécesseur John Magufuli.
Le principal parti d'opposition, Chadema, s'oppose notamment à un texte permettant à la cheffe de l'Etat de nommer cinq des 10 membres de la commission électorale. Auparavant, le président nommait l'intégralité de la commission.
Pour le dirigeant de Chadema Freeman Mbowe, les changements prévus ne sont que des
, a-t-il lancé au début de la manifestation, affirmant que les rassemblements allaient s'étendre à d'autres régions jusqu'à ce que les autorités accèdent aux demandes de l'opposition.
"Le gouvernement tanzanien n'écoute pas son peuple malgré le fait qu'il traverse des moments difficiles",
a-t-il poursuivi, en référence à la situation économique de ce pays d'Afrique de l'est frappé par une hausse du coup de la vie, où 44% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Sous escorte policière, le cortège aux couleurs rouge, blanc et bleu du parti Chadema s'est élancé de la périphérie de Dar es Salaam pour rejoindre le siège local de l'ONU.
"Nous voulons dire au gouvernement de retirer les projets de loi qui visent essentiellement à protéger le parti au pouvoir"
, a déclaré Mdude Nyagali, manifestant venu de Mbeya, à 820 kilomètres à l'ouest de Dar es Salaam.
"Nous avons besoin d'une nouvelle constitution et d'une commission électorale indépendante"
, pouvait-on lire sur une pancarte.
Arrivée au pouvoir en mars 2021 après la mort soudaine de l'autoritaire John Magufuli, Samia Suluhu Hassan est revenue sur certaines mesures restreignant les libertés politiques et promis des réformes réclamées de longue date par l'opposition.
Elle a notamment autorisé la publication de quatre journaux jusqu'alors interdits, levé l'interdiction des rassemblements de l'opposition et permis le retour d'un exil de cinq ans de Tundu Lissu, figure de l'opposition tanzanienne.
En mars, Samia Suluhu Hassan avait annoncé, lors d'un rassemblement de l'opposition célébrant la journée internationale des droits des femmes, vouloir restaurer la
et relancer le processus de révision constitutionnelle.
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