Tchad: le correspondant de RFI renvoyé en correctionnelle, avec des charges allégées

16:5912/06/2025, jeudi
AFP
Le journaliste Monodji Mbaindiguim Olivier, directeur de publication du journal Le Pays et correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Tchad.
Crédit Photo : @ToumaiWebMedias / X
Le journaliste Monodji Mbaindiguim Olivier, directeur de publication du journal Le Pays et correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Tchad.

Le journaliste Olivier Monodji, correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Tchad, détenu depuis plus de trois mois pour le crime "d'intelligence avec une puissance étrangère", a bénéficié d'un allégement de ses charges mercredi et a été renvoyé au tribunal correctionnel, selon son avocat.

Le juge d'instruction a décidé par ordonnance de disqualifier les charges, passibles de 20 à 30 ans de prison, d'
"attentat et complot contre l'Etat"
qui pesaient contre le journaliste, avant de renvoyer ce dernier devant le tribunal correctionnel.

"Le juge d'instruction a disqualifié les charges d'intelligence avec une puissance étrangère et les requalifie en entretien avec des agents d'une puissance étrangère"
, a indiqué à l'AFP Alain Ndilyam, l'avocat d'Olivier Monodji - un délit passible de cinq ans d'emprisonnement, selon le code pénal tchadien.

Olivier Monodji, directeur de publication de l'hebdomadaire Le Pays et correspondant de la radio publique française RFI, a été arrêté le 5 mars 2025 et est depuis détenu à la maison d'arrêt de Klessoum à N'Djamena. Il avait été rejoint quelques jours en prison par d'autres journalistes accusés des mêmes faits.

Ils étaient soupçonnés d'avoir fourni
"des informations liées à la sécurité et à l'économie"
du pays et d'avoir travaillé avec le groupe paramilitaire russe Wagner.

Le directeur régional de l'ONG Reporters sans frontières, Sadibou Marong, avait réagi en appelant les autorités tchadiennes à cesser toute répression de la presse et permettre aux journalistes de travailler sans craindre de représailles.

Ces derniers mois, des journalistes, des politiques et des acteurs de la société civile ont subi des arrestations, parfois menées comme des enlèvements par les services de renseignement tchadiens, chargés de réprimer toute voix discordante au régime de Mahamat Idriss Déby Itno.


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