Tunisie: Treize ans après la révolution, le peuple attend toujours la réalisation de ses aspirations

14:5916/12/2023, samedi
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Des partisans manifestent contre le président Kais Saied le 17 décembre 2021 dans la capitale Tunis, à l'occasion du 11e anniversaire du début de la révolution de 2011. (archive)
Crédit Photo : FETHI BELAID / AFP
Des partisans manifestent contre le président Kais Saied le 17 décembre 2021 dans la capitale Tunis, à l'occasion du 11e anniversaire du début de la révolution de 2011. (archive)

Le 17 décembre 2023 marquera le 13ème anniversaire de la révolution tunisienne alors que beaucoup de Tunisiens disent "attendre toujours la réalisation de leurs aspirations" revendiquées un certain 14 janvier 2011, à savoir "une vie digne", "zéro corruption", "des villes propres et où il est agréable de vivre"...

Loin de ces attentes, le Tunisien se retrouve aujourd'hui confronté à une multitude de problèmes et une dégradation notable de son pouvoir d'achat, fait qui a enfoncé les écarts socioéconomiques entre une classe aisée et une classe pauvre qui vivote au jour le jour.


Cette année la célébration de la révolution se fait, en effet, dans un contexte marqué par une hausse de l'inflation et des pénuries dans les principaux produits de consommation, notamment le lait, le sucre, le pain, le café...

Un contexte qui ne se prête guère aux célébrations, selon Karima, vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter, qui se dit
"fatiguée et nullement concernée par la révolution".

"La révolution ne me dit rien, rien ne s'est amélioré depuis, au contraire on ne fait que reculer et à tous les niveau, la pauvreté s'est aggravée, les ordures sont partout et le Tunisien n'arrive plus à s'en sortir"
, déclare-elle à Anadolu.

"Moi je n'arrive même plus à manger à ma faim, ça fait deux semaines je cherche un paquet de lait, pareil pour le café on doit faire des files interminables pour s'en procurer et on vient me parler de révolution"
, poursuit Karima.

Pour elle il n'y a que
"la révolution du travail qui compte"
"c'est mon travail qui compte, je dois travailler pour pouvoir vivre sans l'assistance de personne et sans tendre la main c'est ça qui compte, vivre dignement grâce à son travail"
, ajoute-t-elle.

Rym partage l'avis de Karima, elle aussi estime que rien ne s'est amélioré depuis le révolution de 2011.


On ne fait que reculer je n'ai vu aucune amélioration, surtout le niveau de vie, les salaires sont les mêmes et le tunisien galère pour s'en sortir.

Quand on l'a interrogée, Samia se hâtait pour regagner son bureau après avoir acheté du pain
"sinon elle n'en trouvera plus le soir".

Estimant elle aussi que la révolution n'a pas encore abouti ni permis de satisfaire les attentes du peuple tunisiens, Samia se dit, quand même optimiste quant à l'avenir se félicitant de la liberté acquise depuis la révolution.

"Tôt ou tard on aura une Tunisie meilleure, je suis confiante en l'avenir, ce qui est sûr c'est que nos enfants profiteront de ce que nous avons commencé et de la Tunisie dont on a rêvée"
, ajoute Samia.

En attendant elle déplore comme plusieurs Tunisiens la
"vie difficile, des prix qui flambent, une administration qui marche au ralenti des municipalités défaillantes...".

Mondher, serveur dans un café de l'Avenue Habib Bourguiba à Tunis estime pour sa part qu'il faut prendre du recul et être patient parce que
"un processus de révolution ne peut être accompli en si peu de temps".

"On doit patienter et les choses iront mieux certainement"
, déclare-t-il assurant
"nous sommes sur le bon chemin mais on doit savoir que le chemin de la révolution n'est pas facile, ni impossible d'ailleurs".

La volonté est le secret de la réussite le peule doit être conscient, travailler et être patient.

Le président Kaïs Saïed, qui considère que le soulèvement de 2010-2011 doit être célébré le jour de l'immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi et non à la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, a retenu la date du 17 décembre pour les festivités.


Cette nouvelle date est désormais fériée dans tout le pays.


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