
Le Commissaire général de l'UNRWA a averti, lundi, que le blocus de l'aide israélienne à Gaza pourrait entraîner un retour de la crise de la faim dans le territoire assiégé, qualifiant d'essentielle la poursuite de l'acheminement de l'aide.
Il est "essentiel" que l'aide humanitaire soit à nouveau autorisée à entrer dans la Bande de Gaza afin de maintenir les progrès réalisés au cours de la première phase du cessez-le-feu et de répondre aux besoins fondamentaux de la population, a déclaré Philippe Lazzarini.
Il a également déclaré que la récente interruption par Israël de l'approvisionnement du territoire en électricité réduira "considérablement" la disponibilité de l'eau potable, étant donné que la station de dessalement, qui bénéficie de cette électricité, produisait de l'eau potable pour 600.000 personnes.
Il a également évoqué la situation en Palestine occupée et indiqué que plusieurs camps de réfugiés avaient été presque vidés, entraînant le déplacement de quelque 40 000 réfugiés palestiniens.
Une solution politique plutôt qu'un démantèlement
Lazzarini a souligné qu'Israël a proposé que les ONG reprennent le mandat de l'UNRWA, mais il a insisté sur le fait que tout changement relèverait de la décision de l'Assemblée générale des Nations unies.
Il a fait remarquer qu'il avait constaté des pressions politiques, mais qu'il n'avait pas encore vu d'agence disposée à reprendre le mandat de l'UNRWA.
Il a également souligné que la situation financière de l'agence était "critique et précaire" et qu'elle avait besoin "d'urgence" d'un soutien financier supplémentaire pour survivre.
Israël a coupé l'approvisionnement en électricité de Gaza dimanche, dans le cadre de la dernière mesure visant à renforcer le blocus étouffant imposé à l'enclave en dépit de l'accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers.
Cette mesure fait suite à la décision israélienne de la semaine dernière d'empêcher l'aide humanitaire d'entrer dans la Bande de Gaza, ce qui a suscité des mises en garde de la part d'organisations locales et de groupes de défense des droits de l'homme, qui craignent un retour à une faim généralisée au sein de la population palestinienne.
L'accord de cessez-le-feu, en vigueur depuis janvier, a suspendu la guerre génocidaire d'Israël contre Gaza, qui a tué près de 48 500 personnes, principalement des femmes et des enfants, et réduit l'enclave à l'état de ruines.
En novembre de l'année dernière, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Benjamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour "crime de génocide" devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre subie par l'enclave palestinienne.