Venezuela / Présidentielle: les accords avec l'opposition sont "blessés à mort" pour Maduro

La rédaction
18:3926/01/2024, vendredi
AFP
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro.
Crédit Photo : YURI CORTEZ / AFP
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a prévenu jeudi que les accords avec l'opposition sur la présidentielle de 2024 étaient "blessés à mort", après que les autorités ont annoncé ces derniers jours avoir déjoué des complots visant à assassiner le chef de l'État.

Faisant allusion à l'accord signé dans l'île des Caraïbes en octobre 2023, dans le cadre du dialogue entre le pouvoir et l'opposition, M. Maduro a déclaré:


Les accords de la Barbade sont mortellement blessés.

Cet accord prévoit notamment que la présidentielle se tiendra au deuxième semestre 2024 avec la présence d'observateurs internationaux.

Les États-Unis avaient annoncé un assouplissement pour six mois de leurs sanctions dans la foulée de ces accords. 


Lors d'une allocution télévisée devant les hauts fonctionnaires du pays, M. Maduro a martelé:


Je les déclare (les accords) en soins intensifs, ils ont été poignardés, ils ont reçu des coups de pied.

"J'espère que nous pourrons sauver les accords de la Barbade et faire avancer le dialogue pour parvenir à de grands accords de consensus national (...), sans projets pour m'assassiner, nous assassiner ou diffuser la violence dans le pays"
, a-t-il ajouté.

Les autorités ont annoncé la semaine dernière et cette semaine plus de trente arrestations - des civils et des militaires - dans le cadre de
"cinq conspirations"
présumées en 2023 et début 2024, accusant l'opposition, les services de renseignement américains et l’armée colombienne d'en être à l'origine.


La principale opposante interdite d'élection ?


Jorge Rodriguez, président du parlement et chef de la délégation du pouvoir lors des négociations avec l'opposition, avait minoré l'importance de ces accords:
"Avec ou sans sanctions, avec ou sans opposition, avec ou sans des observateurs internationaux (...) en 2024, il y aura des élections présidentielles parce que c'est ce que prévoit la constitution". 

"Nous passerons notre vie à défendre le droit de ce peuple à élire le président (...) avec ou sans l'accord de la Barbade, parce que l'accord de la Barbade est"
en danger, a lancé Jorge Rodriguez à la tribune de l'Assemblée nationale.

Il a aussi évoqué la leader de l'opposition Maria Corina Machado, qui a été sanctionnée de quinze ans d'inéligibilité pour corruption présumée et trahison après avoir soutenu les sanctions américaines.

"Il est hors de question que cette femme soit candidate à quelque élection que ce soit",
a averti M. Rodriguez.

Mme Machado, qui a remporté haut la main les primaires de l'opposition en octobre, a déclaré mercredi à la presse en Espagnol:
"Ils (pouvoir) doivent accepter que je ne sois pas disqualifiée et que je sois candidate. Cela ne leur plait pas? Sans aucun doute". 

L'opposition estime que Mme Machado est innocente des accusations qui ont conduit à son inéligibilité, considérant qu'il s'agit d'un moyen du pouvoir de l'empêcher de se présenter face à Maduro.  


L'opposition - comme les États-Unis - réclame la levée de l'inéligibilité de Maria Corina Machado. Cette levée de l'inéligibilité est l'un des principaux points d'achoppement de nouvelles négociations.


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