
Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth a révélé mardi que les États-Unis envisagent d’implanter une base militaire près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, une initiative décrite comme "une escalade majeure de l’implication américaine en Israël".
Selon le journal, qui cite des responsables israéliens anonymes, Washington prévoit de construire une base d’envergure dans cette zone frontalière, destinée à accueillir plusieurs milliers de soldats chargés de superviser le cessez-le-feu.
Le coût du projet serait estimé à près de 500 millions de dollars.
Le journal rappelle que la présence militaire américaine en Israël reste jusqu’ici limitée, et que cette proposition a été abordée récemment lors de réunions bilatérales entre responsables des deux pays.
Yedioth Ahronoth estime que cette initiative marque un tournant stratégique, dans un contexte où l’autonomie opérationnelle d’Israël à Gaza est déjà restreinte par les mécanismes de coordination humanitaire mis en place depuis le cessez-le-feu.
Depuis l’accord du 10 octobre, négocié par l’administration Trump, environ 200 soldats américains ont été déployés à Kiryat Gat, dans le sud d’Israël, au sein du Centre de coordination civilo-militaire (CMCC), la première structure opérationnelle américaine installée sur le territoire israélien pour suivre la situation à Gaza.
Les États-Unis ont également déployé un système de défense antimissile THAAD durant le conflit, ayant permis d’intercepter des missiles iraniens, selon le journal.
Le commandant du CENTCOM, Brad Cooper, a précisé que le CMCC regroupe environ 200 spécialistes américains des domaines du transport, de la logistique, de la planification, de la sécurité et de l’ingénierie, et qu’il servira de plateforme clé pour la transition vers une gouvernance civile à Gaza.
S’il voit le jour, ce projet constituerait la première base militaire américaine permanente d’importance en Israël, marquant un renforcement notable de l’engagement américain dans la stabilisation post-guerre à Gaza et redéfinissant l’équilibre régional dans la gestion des affaires humanitaires et sécuritaires.
Des responsables israéliens ont confié au journal que le CMCC devrait assumer la gestion complète de la distribution de l’aide humanitaire à Gaza, réduisant ainsi le rôle du COGAT (Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires).
Ce cessez-le-feu a mis fin à l’offensive israélienne soutenue par les États-Unis contre Gaza, qui a causé plus de 69 000 morts et 170 000 blessés, en grande majorité des femmes et des enfants, tout en détruisant près de 90 % des infrastructures civiles de l’enclave.









