Les États en font-ils assez face au changement climatique ? La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) se prononce mardi dans des décisions très attendues susceptibles de contraindre les États à redoubler d'efforts.
Plusieurs heures avant ces arrêts à 10H30 (08H30 GMT), des dizaines de personnes étaient rassemblées sous le ciel gris de Strasbourg devant la Cour, parmi elles la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg.
"Tous touchés"
En 2019, il avait déjà, en son nom propre et en tant que maire, saisi le Conseil d'État pour "inaction climatique". La plus haute juridiction administrative avait donné raison à la commune, mais avait rejeté sa demande individuelle, l'amenant donc à saisir la CEDH.
Leur requête est dirigée non seulement contre leur pays, mais également contre tous les États de l'UE, ainsi que la Norvège, la Suisse, la Türkiye, le Royaume-Uni et la Russie, soit 32 pays au total.
"Un tournant"
Avec un nouveau record de températures en mars, les 12 derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, 1,58 degré de plus que dans le climat de la planète au XIXe siècle, a justement annoncé mardi l'observatoire européen Copernicus.
La CEDH devra dire si les États visés ont enfreint la Convention européenne des droits de l'Homme, en particulier le droit à la vie (article 2) et le droit au respect de la vie privée et familiale (article 8), en ne luttant pas suffisamment contre le réchauffement climatique.
La Cour ne statuera sur le fond de ces affaires qu'à la condition d'avoir d'abord jugé qu'elles respectent les conditions de recevabilité, dont l'épuisement de tous les recours au niveau national. Une démarche non suivie par les Portugais, qui ont invoqué l'urgence climatique pour saisir directement la juridiction européenne.