Scandale des eaux minérales en France: une association saisit la justice

11:443/06/2025, Salı
AFP
L'association de consommateurs attaque en justice des ministres et Nestlé Waters pour traitements interdits sur des eaux "naturelles".
Crédit Photo : JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
L'association de consommateurs attaque en justice des ministres et Nestlé Waters pour traitements interdits sur des eaux "naturelles".

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé mardi avoir lancé plusieurs actions judiciaires, ciblant notamment Nestlé Waters et plusieurs membres du gouvernement français, pour leur rôle dans le traitement illicite de certaines eaux embouteillées.

Dans un communiqué, l'association explique avoir déposé plainte devant la Cour de justice de la République (CJR) contre plusieurs ministres ou anciens ministres en charge de la Transition écologique, de l'Industrie et de la Santé. Elle dénonce
"l'immobilisme des pouvoirs publics"
et réclame que le rôle de l’État, en particulier celui du pouvoir exécutif, soit
"pleinement analysé".

Accusations de tromperie contre Nestlé Waters


Parallèlement, l’UFC-Que Choisir indique avoir porté plainte au pénal contre Nestlé Waters, la filiale du géant suisse, pour des faits qui pourraient constituer des
"pratiques commerciales trompeuses"
,
"falsifications aggravées"
et
"tromperies aggravées"
.

Début 2024, des révélations médiatiques ont mis en lumière l’usage, sur plusieurs années, de traitements interdits (comme les ultraviolets et le charbon actif) dans des sites d’embouteillage du groupe, notamment pour les marques Vittel, Perrier et Contrex. Ces traitements, bien qu'invoqués pour
"assurer la sécurité sanitaire",
sont strictement interdits pour les eaux minérales naturelles, qui ne doivent subir aucune désinfection ni modification de leurs propriétés originelles.

Une audience en juillet


Une procédure judiciaire est déjà en cours à Paris, après des plaintes de plusieurs associations de défense des consommateurs, visant aussi Sources Alma, concurrent de Nestlé et propriétaire des marques Cristaline, St-Yorre et Vichy Célestins.

En mai, une commission d’enquête sénatoriale a rendu un rapport accablant, accusant l’État d’avoir dissimulé ces pratiques pendant plusieurs années.


L’UFC-Que Choisir a aussi saisi le Tribunal judiciaire de Nanterre en référé d’heure à heure, une procédure d’urgence, pour exiger:


  • le retrait immédiat de certains produits du marché,
  • l’interdiction de commercialisation de certaines eaux,
  • et la cessation de toute communication trompeuse présentant les eaux Perrier comme
    "minérales naturelles".

L’audience est prévue début juillet, selon l’association.


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